Les pressions étaient trop fortes : le président René Préval et Inité, sa plateforme politique, ont fini par lâcher Jude Célestin, leur candidat à l’élection présidentielle. Le 26 janvier, le parti a annoncé avoir retiré sa candidature. Un aveu, après les fraudes constatées lors du premier tour ? En aucun cas, a expliqué Inité, qui n’a fait que capituler face aux « manœuvres d’intimidation de la communauté internationale ».

Depuis le 28 novembre, deux candidats se disputent la deuxième place derrière Mirlande Manigat. Pour le Conseil électoral provisoire (CEP), Célestin est arrivé devant Michel Martelly. Mais un rapport d’experts missionnés par l’Organisation des États américains (OEA) estime que c’est l’inverse.

Ces derniers jours, les chancelleries ne ménageaient pas leurs efforts pour forcer Préval à lâcher son poulain et inciter le CEP à l’exclure. Le 20 janvier, les États-Unis ont été jusqu’à révoquer les visas d’un certain nombre de responsables gouvernementaux. Et ont laissé planer la menace d’autres sanctions.

Ce retrait va-t-il mettre fin à l’impasse politique ? De nombreux observateurs sont sceptiques. « Il ne donnera pas plus de crédibilité aux élections », estime le sénateur Nènèl Cassy. En revanche, il donnera du grain à moudre à ceux qui dénoncent « l’ingérence flagrante » des puissances étrangères.