Fiancailles commerciales canado-marocaines
Après l’accord d’association avec l’Union européenne, entré en vigueur en 2000, et le traité de libre-échange avec les États-Unis, signé en 2004, le Maroc a entamé des négociations commerciales avec le Canada en vue de la conclusion d’un nouvel accord de libre circulation des marchandises. Ce serait, s’il aboutissait, le premier à lier un pays du continent africain à Ottawa.
De retour de Genève, Stephen Harper, le Premier ministre canadien, a fait une escale à Rabat les 26 et 27 janvier, afin de donner avec Abbas El Fassi, son homologue marocain, le coup d’envoi de ces discussions. Harper, dont c’était la première visite en Afrique du Nord, a indiqué qu’il souhaitait développer les relations économiques avec le royaume en s’appuyant notamment « sur l’importante communauté canado-marocaine [environ 100 000 personnes, NDLR], tant musulmane que juive ».
Position de hub
Les relations commerciales bilatérales représentaient à peine 375 millions d’euros en 2009, ce qui est peu comparé aux 6 milliards d’euros échangés entre la France et le royaume chérifien la même année. Toujours en 2009, les Canadiens ont exporté pour 275 millions d’euros de marchandises vers le Maroc (principalement des denrées alimentaires et du gaz), alors qu’ils n’en importaient que pour 101 millions (fruits, produits textiles et électriques…).
Pour l’industrie canadienne, l’enjeu est important : en l’absence d’un tel traité, des entreprises comme la société d’ingénierie SNC Lavalin, l’avionneur et équipementier ferroviaire Bombardier, le minier Potash ou la société d’aéronautique CAE peinent face à leurs concurrents européens et américains. De son côté, le Maroc compte profiter de ce futur accord pour conforter sa position de hub entre les continents, et réduire ses factures énergétique et céréalière.
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