Bernard Tapie, nouveau fan de Rajoelina

Reçu par Andry Rajoelina, qui l’a « bluffé », l’homme d’affaires français assure n’avoir aucune ambition dans la Grande Île.

Publié le 27 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Qu’est donc venu faire Bernard Tapie à Madagascar ? À l’entendre : pas du business. « Il faut quelqu’un qui propose et quelqu’un qui achète pour qu’une affaire marche. Comme je ne suis pas intéressé, il n’y a rien eu », a-t-il assuré le 19 janvier, trois jours après son arrivée à Antananarivo.

L’homme d’affaires français, ancien patron de l’Olympique de Marseille, ancien ministre de François Mitterrand, n’est cependant pas venu faire du tourisme dans la Grande Île. À l’issue de son séjour, il a annoncé l’ouverture prochaine d’une école de commerce gratuite à Tana financée par ses soins, calquée sur celles qu’il avait lancées dans les années 1980 en France – surnommées les « écoles Tapie ». « Ce n’était pas prévu au début. Je suis venu à la demande de mon fils, Laurent, qui vient souvent à Madagascar. Je n’ai pris cette décision qu’à la fin de ce voyage », nous a-t-il indiqué.

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Ces explications n’ont pas convaincu les observateurs, qui, durant son séjour, ont prêté à l’homme d’affaires des ambitions dans l’immobilier – qu’il a niées. Pourquoi Madagascar ? se demandent-ils. Pourquoi Tapie a-t-il été reçu de manière très solennelle par le président de la Haute Autorité de la transition, le 17 janvier ? Pourquoi a-t-il été accueilli à l’aéroport par le secrétaire général de la présidence, Haja Resampa ? « À Tana, beaucoup pensent que c’est Rajoelina qui les a invités », indique un éditorialiste.

Tapie s’est en fait rendu à Madagascar avec son fils Laurent, homme d’affaires comme lui, à l’invitation d’un des entrepreneurs les plus influents du pays. Un proche de Rajoelina qui s’active pour améliorer l’image du régime à l’extérieur. Un ami, aussi, de Laurent Tapie : tous deux ont fréquenté la même école de commerce parisienne.

« Cette “école Tapie”, c’est un petit projet pour justifier le sens de sa venue », estime une source bien informée, selon laquelle la visite de Tapie pourrait avoir un objectif politique : « Il a de bonnes relations avec Nicolas Sarkozy. Il pourrait peut-être jouer les entremetteurs. » Tapie s’en défend : « Rajoelina n’a pas besoin de moi comme avocat », dit-il, avant de dire avoir été « bluffé » par le jeune président. « Il est intelligent, lucide sur la situation, qu’il m’a décrite avec beaucoup de franchise. C’est un homme très mûr pour son âge. Très chef d’État », dit-il. Peut-être aura-t-il l’occasion de le glisser en haut lieu…

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