Afrique du Sud : marche arrière toute sur la « protection de l’information »

Publié le 2 février 2011 Lecture : 1 minute.

Officiellement, le Congrès national africain (ANC) ne bat pas en retraite. Il préfère juste laisser le temps aux journalistes de « s’autoréguler ». Mais quand on se souvient de la volonté du président Zuma de mettre fin aux « débordements de la presse » et de la mobilisation sans précédent qui a suivi, l’argument laisse dubitatif. Toujours est-il que le Parlement sud-africain a décidé de reporter sine die l’examen d’une loi sur la « protection de l’information ». Et que la fronde ne s’arrêtera pas tant que le projet ne sera pas définitivement ­abandonné.

Concoctée par l’ANC, cette loi devait remettre dans le « droit chemin » les journalistes qui faisaient mal leur travail. Exit le médiateur qui jusqu’à présent arbitrait les litiges. Un tribunal spécial – placé sous la tutelle du Parlement – serait chargé de s’en occuper. En plus, la loi aurait permis la classification d’informations sensibles ayant un « intérêt national », prévoyant jusqu’à vingt-cinq ans d’emprisonnement pour les fouineurs qui s’amuseraient à les publier. Impossible pour les Sud-Africains de ne pas faire le lien avec les « affaires présidentielles » qui se sont succédé : les scandales financiers dans l’entourage du président et sa vie personnelle tumultueuse.

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De mémoire d’observateur, jamais mobilisation n’a été si importante depuis la fin de l’apartheid. Dans la presse, sur internet, une campagne baptisée « Right to know » (« le droit de savoir ») est lancée en août. En quelques semaines, elle mobilise plus de 400 associations et organisations de la société civile. La pétition en ligne, qui a fait le tour de l’Afrique, compte parmi ses 11 000 signataires l’archevêque Desmond Tutu et la Prix Nobel de littérature Nadine Gordimer.

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