Compromis d’affaires

Frasques et abus d’autorité ne sont pas l’apanage de la progéniture de Mouammar Kadhafi. En Jamahiriya, les mauvais agissements des « fils de » sont légion.

Publié le 4 février 2011 Lecture : 1 minute.

Dernier épisode en date : les malheurs d’Henry Djaba, un homme d’affaires britannique d’origine ghanéenne, âgé de 46 ans. Kidnappé en plein jour à Tripoli, en mars 2010, il a été torturé plusieurs mois durant dans un cachot de la prison d’Abou Salim. Pourquoi pareil acharnement, alors qu’il ne faisait, de surcroît, l’objet d’aucune inculpation ?

Patron de Lakeland, une société de trading pétrolier, Djaba s’est associé avec Mohamed Triki, le fils d’Ali Triki, ex-chef de la diplomatie du « Guide ». Ses affaires tournent plutôt bien, jusqu’au jour où son associé lui réclame une commission de 70 % sur un marché remporté au Tchad et exige qu’il lui cède 50 % du capital de Lakeland. Refus du Britannique, qui se fait enlever par des hommes en uniforme à l’issue de l’entrevue.

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Libéré en octobre 2010, Djaba reproche au Foreign Office de l’avoir abandonné à son sort. Puis fait campagne contre ses geôliers et les commanditaires de son arrestation. Il porte plainte, au civil et au pénal, contre Triki ainsi que contre un général des services libyens et un ancien directeur de la radio de la Jamahiriya. Encore faut-il avoir accès à son dossier judiciaire. Le Foreign Office lui reconnaît ce droit « comme à tout citoyen britannique »… mais se réserve curieusement la possibilité de le lui refuser au cas où cette consultation « porterait préjudice aux relations diplomatiques de la Grande-Bretagne ». En d’autres termes, l’affaire menace les intérêts commerciaux de Londres. En attendant d’être fixé, en février, Djaba envisage de saisir le Comité des droits de l’homme, à Genève.

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