Canal Plus aux couleurs de l’Afrique
Sujets de société, politique, création artistique… La chaîne cryptée a lancé sur son bouquet africain une émission tendance dédiée au continent.
Début janvier, dans les locaux de Canal+, le plateau de La Matinale a pris des couleurs. De l’Afrique, du métissage, du rythme (avec un groupe live) et Manu Dibango en guest star. Voilà +d’Afrique, la première émission au contenu 100 % afro de la chaîne cryptée, enregistrée dans les conditions du direct et diffusée sur Canal+ Afrique tous les vendredis soirs. Aux commandes : le Congolais Robert Brazza, LA voix d’Africa no 1.
Autour de lui, des chroniqueurs. Pour la musique, c’est Bibi Tanga qui s’y colle. Une première expérience télévisuelle pour ce natif de Bangui. « Ma chronique, c’est le point de vue d’un fan. Je ne suis pas là pour faire de la promotion. J’aime l’idée de parler des nouveaux mais aussi des anciens, car, jusqu’à présent, il n’y avait pas beaucoup d’occasions d’évoquer l’héritage musical africain. » Côté filles, il y a la gracile Emma Adiei, née en Côte d’Ivoire et ancienne de Direct 8, qui parle de mode et de sorties. Et Maryse Éwanje-Épée, l’ancienne athlète spécialiste du saut en hauteur.
Cette métisse franco-camerounaise présente chaque semaine son « Coup de cœur, coup de gueule ». « On est contre l’afropessimisme, mais il n’est pas question non plus de faire de l’afroangélisme ! Je pointe certains problèmes [comme le manque de connexions internet sur le continent, NDLR], mais je présente aussi de belles personnalités, des livres. Comme j’ai été sportive jusqu’à 32 ans, on m’a toujours cantonnée au journalisme sportif. Je suis heureuse de faire autre chose ici. »
Percutant et mordant
Côté politique, on retrouve l’humoriste d’origine nigérienne Mamane. Il présente son « Journal de la République très très démocratique du Gondwana », toujours très percutant et mordant, et joue aussi le rôle du « sniper » sur le plateau, titillant les invités.
Jusqu’à présent, le plateau a fait la part belle aux personnalités médiatiques de la diaspora, comme Calixthe Beyala ou Alphadi. « Pour installer l’émission, lancée en novembre dernier, nous avions besoin de parler de gens connus, avoue Sandra Ouaiss, directrice des programmes de Canal+ Overseas, mais on souhaite favoriser les stars locales. Si on a choisi de tourner à Paris, c’est pour bénéficier du savoir-faire des équipes de Canal+, mais aussi parce que c’est le lieu de passage de tous nos invités potentiels. » Pour contrebalancer ce côté « afropéen », des reportages de terrain, plutôt bien troussés, sont tournés en collaboration avec des sociétés de production locales. « Nous avons évité l’écueil de départ, qui était d’être en décalage par rapport à notre public africain », explique Jean-François Hassoun, le producteur. « La vocation panafricaine de l’émission se traduit dans les faits : on parle de tous les pays, du Sénégal à l’Afrique du Sud, en passant par Madagascar. On se prépare même à intégrer des reportages sur l’Afrique du Nord. »
Cette émission fait partie de la stratégie de Canal+ Overseas de se rapprocher de ses abonnés. « Nous avons une volonté de proximité, d’africaniser la chaîne, explique Françoise Le Guennou-Remarck, directrice générale adjointe de Canal+ Afrique. Cela passe notamment par l’achat de séries africaines, comme la sud-africaine Jacob’s Cross, ou la production de créations originales comme le projet Palabre, un module de six minutes tourné au Togo, mélange de Scènes de ménage et de Un gars une fille, prévu pour 2011. » Lancé le 5 novembre, +d’Afrique est le porte-drapeau de cette ambition.
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