Cameroun : Jean Paulin Fonkoua, au nom du mentor

À 52 ans, Jean Paulin Fonkoua remplace le fondateur Paul Kammogne Fokam à la présidence d’Afriland First Bank. Son objectif : maintenir la banque camerounaise dans le peloton de tête.

Jean Paulin Fonkoua est entré chez CCEI Bank, l’ancêtre d’AFB, il y a dix-huit ans. © DR

Jean Paulin Fonkoua est entré chez CCEI Bank, l’ancêtre d’AFB, il y a dix-huit ans. © DR

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Publié le 12 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Jean Paulin Fonkoua a du mal à prononcer le nom de son prédécesseur. « Il n’est pas toujours facile de remplacer un baobab qui vous a formé », glisse celui qui a présidé, le 16 mai, sa première assemblée générale des actionnaires d’Afriland First Bank (AFB). Le remplaçant de Paul Kammogne Fokam à la présidence du conseil d’administration de la filiale camerounaise d’Afriland First Group n’est pourtant pas un étranger. Il est entré chez CCEI Bank, l’ancêtre d’AFB, il y a dix-huit ans. Depuis, cet informaticien de formation s’est imprégné des différents métiers de la banque grâce à ses missions dans les autres filiales du groupe, notamment celle de Guinée équatoriale, et a gravi les échelons. Il se voit ainsi nommé, en 2008, vice-président exécutif chargé de l’organisation, des méthodes et des systèmes d’information au sein du holding du groupe, basé en Suisse.

En dix-huit ans de maison, cet informaticien s’est formé aux différents métiers de la banque.

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Son retour au Cameroun, à la tête d’AFB, intervient dans un contexte particulièrement difficile. Officiellement, Paul Kammogne Fokam a décidé de se retirer pour « se consacrer au développement international du groupe et à ses travaux de recherche », explique-t-on à la tête de la banque. Mais en réalité, son départ est forcé.

L’année dernière, un rapport de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a pointé des problèmes de gouvernance dans cette filiale et accusé Paul Kammogne Fokam, le fondateur du groupe, de conflits d’intérêts et d’ingérence dans la gestion de l’établissement. Tout en refusant d’établir un lien entre le rapport du régulateur et le départ de son prédécesseur, Jean Paulin Fonkoua concède qu’AFB restait la seule filiale en Afrique où Fokam assumait encore une responsabilité.

Architecte 

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De fait, le passage de témoin entre les deux hommes avait commencé fin 2012. C’est Jean Paulin Fonkoua qui a par exemple présidé les conseils d’administration des 28 décembre 2012 et 30 avril 2013. « Au-delà des liens personnels fort anciens qu’il a tissés avec le fondateur du groupe, sa connaissance d’Afriland, dont il est l’architecte du système informatique, a énormément pesé dans sa désignation », explique un cadre de la maison.

À 52 ans, l’ancien formateur de l’Agence pour la promotion de l’informatique et des technologies nouvelles (Apitech) se fixe désormais pour objectif de faire aussi bien que son mentor. « Le principal défi sera de se maintenir au moins au niveau où [Paul Kammogne Fokam] a laissé la banque, c’est-à-dire dans le peloton de tête », déclare-t-il. Plus ambitieux, le directeur général d’AFB, parle, lui, de la reconquête à brève échéance du leadership national dans les dépôts, que la banque détenait en 2010. Alphonse Nafack souligne la solidité financière de l’établissement : « Le total de bilan, qui n’était que de 570 milliards de F CFA [869 millions d’euros] en 2011, se situait à 660 milliards de F CFA en mars », indique-t-il. Et de préciser que les rapports d’AFB avec la Cobac se sont normalisés depuis que l’établissement s’est conformé aux règles prudentielles.

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