Coup d’envoi électoral au PS
Ils étaient venus, ils étaient tous là – ou presque. Invités par Martine Aubry, la première secrétaire, à choisir la date de la primaire à l’issue de laquelle sera désigné le candidat du PS à l’élection présidentielle de 2012, les ténors socialistes se sont assemblés, le 11 janvier, rue de Solférino, au siège du parti, où certains n’avaient pas mis les pieds depuis des mois. Seul manquait à l’appel Dominique Strauss-Kahn, à qui les fonctions de directeur général du FMI interdisent de se mêler ouvertement de ces joutes politiciennes. Mais il était représenté par Jean-Christophe Cambadélis, le premier de ses lieutenants.
Au départ, deux camps étaient en présence. D’un côté, ceux qui souhaitaient que la primaire ait lieu au printemps (François Hollande, Ségolène Royal), afin d’embarrasser ce même DSK. Grand favori des sondages, celui-ci désire en effet annoncer son éventuelle candidature – et donc quitter Washington – le plus tard possible… De l’autre, les strauss-kahniens et leurs alliés, qui, pour des raisons exactement inverses, préféraient le mois de novembre.
Au terme de quatre heures de débats qu’on imagine « intenses », une position plus ou moins médiane a été adoptée : le dépôt des candidatures aura lieu entre le 28 juin et le 13 juillet ; les deux tours de la primaire, les 9 et 16 octobre ; et une convention d’investiture, le 6 novembre. Sans doute s’agira-t-il alors de refermer les plaies que l’interminable campagne électorale aura ouvertes… Bien que ce choix fasse en réalité davantage le jeu de Strauss-Kahn que de ses adversaires, les uns et les autres (Hollande, Royal, Cambadélis, mais aussi Pierre Moscovici et Vincent Peillon) se sont abstenus lors du vote.
Reste à définir les modalités pratiques de cette primaire ouverte à tous les électeurs « attachés aux valeurs de la gauche », ce qui ne sera pas forcément simple. Une cellule dirigée par François Lamy, le bras droit d’Aubry, a été mise en place à cette fin.
