Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Gabonais Jean Ping, s’est-il rendu de lui-même à Nairobi, le 12 janvier, ou y a-t-il été convoqué par le président Mwai Kibaki ? Difficile de savoir. En revanche, la raison de sa présence était claire : calmer les légères tensions diplomatiques que le choix du Premier ministre kényan comme médiateur de la crise en Côte d’Ivoire a fait naître dans le pays. Rappelons-le, le gouvernement de coalition, qui contraint depuis 2008 Mwai Kibaki et Raila Odinga à travailler main dans la main, est né d’une situation similaire à celle qui prévaut en Côte d’Ivoire. Solution bancale critiquée par Odinga, le gouvernement d’union souffre de graves dissensions internes. Dernière en date : le président Kibaki n’aurait guère apprécié que l’UA fasse son choix sans le consulter au préalable. Ce d’autant que la position d’Odinga en faveur d’un départ de Laurent Gbagbo pouvait, du coup, être considérée comme la position kényane. Jean Ping aurait d’ores et déjà dissipé le malentendu, en indiquant avoir agi sous pression pour mettre en place la médiation avant le Nouvel An. Selon le quotidien The Nation, la France et les États-Unis se seraient montrés particulièrement insistants.

Odinga est pour l’instant le grand gagnant de l’affaire. Il se positionne en vertueux démocrate – comme lorsqu’il critique le régime du Zimbabwéen Robert Mugabe ou s’oppose à l’invitation du président soudanais El-Béchir – et affirme une stature internationale qui lui sera utile lors de la présidentielle de 2012.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

S’inscrire

Jeune Afrique utilise votre adresse e-mail afin de vous adresser des newsletters.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles