UEMOA : le bal des prétendants
On devrait connaître, le 22 janvier, le nom du successeur de Soumaïla Cissé à la tête de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
La course à la succession de Soumaïla Cissé, le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a démarré. Fin février, le Malien arrivera au terme de son second mandat de quatre ans. Son remplaçant devrait être choisi lors du prochain sommet des chefs d’État de la sous-région, à Bamako, le 22 janvier.
Le Niger est le premier à avoir manifesté son intérêt. Le 10 janvier, Salou Djibo a dépêché sa ministre des Affaires étrangères, Touré Aminata Djibrilla Maïga, auprès de l’influent Blaise Compaoré. Mais le président burkinabè soutiendra-t-il Niamey ? Pas sûr. Le Niger est toujours dirigé par une junte militaire et cela pourrait jouer en sa défaveur. Le nom du candidat nigérien n’a pas été officialisé, mais il en est un qui revient souvent : celui de Mamane Badamassi Annou Malam, ministre des Finances et ancien expert du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Bissau et Dakar convoitent également le fauteuil. Et si, au moment où nous mettions sous presse, ils n’avaient pas officialisé leur candidature, tous deux ont déjà lancé leur machine diplomatique. Malam Bacai Sanhá, le président bissau-guinéen, a commencé à négocier avec Blaise Compaoré, avec le Malien Amadou Toumani Touré (ATT) et avec le Sénégalais Abdoulaye Wade. S’il parvient à obtenir leur soutien, il devrait proposer Paulo Gomes, qui fut l’un des artisans de l’adhésion de son pays à l’UEMOA, en mai 1997. Actuellement président du groupe d’investissement Constelor et du fonds d’investissement privé Afig, basé à Dakar, il a représenté, entre 1998 et 2006, vingt-quatre pays d’Afrique subsaharienne au conseil d’administration de la Banque mondiale. À ce poste, il a été directement en contact avec de nombreux chefs d’État africains, ce qui peut être un atout majeur.
Paulo Gomes favori ?
Côté sénégalais, deux noms sont régulièrement cités : celui du ministre des Finances, Abdoulaye Diop (également en concurrence avec le Burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo pour la présidence de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), et celui d’Abdou Sakho, le commissaire chargé des politiques fiscales, douanières et commerciales. Sauf que, fin décembre, c’est aussi un Sénégalais qui a obtenu la présidence de la Cour des comptes de l’UEMOA et que les chefs d’État pourraient considérer que Dakar est suffisamment pourvu.
Seul le Togo ne s’est pas encore manifesté. Les autres États de cette zone ayant le franc CFA en commun sont d’office exclus de la course : le Mali, parce qu’il est le pays sortant ; le Burkina Faso, parce qu’il abrite le siège de l’UEMOA ; la Côte d’Ivoire, parce qu’elle tient les rênes de la Banque centrale et le Bénin, parce qu’il a déjà la présidence de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Christian Adovelande devrait y être nommé, en remplacement de son compatriote Abdoulaye Bio-Tchané, candidat à la présidentielle du 27 février.
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