Conjoncture : l’Afrique au top
Chef économiste à la Banque mondiale chargé des pays en développement, Andrew Burns ne boude pas ce moment. Les tout derniers chiffres de la santé de l’économie de la planète en main, il affiche son optimisme. « Les pays en voie de développement ont quasiment retrouvé leur niveau d’activité d’avant 2008. Ils ont passé l’examen de la crise avec 100 % de réussite. Et c’est également le cas de l’Afrique. Dans les années 2000, la pensée dominante soutenait que la croissance annuelle de 4 % à 5 % du PIB du continent n’était pas durable. Les sceptiques ont eu tort : l’Afrique s’en sort très bien, et c’est très encourageant. » Selon les données de la Banque publiées le 12 janvier, les pays en développement connaîtront en effet une croissance de 6 % en 2011 et de 6,1 % en 2012.
Même optimisme du côté du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian), qui regroupe près de cent vingt entreprises pour un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 40 milliards d’euros : 61 % des sociétés interrogées prévoient des revenus en progression en 2011, contre 57 % l’année dernière. Même tendance pour les investissements et la rentabilité.
Le continent peut oublier son passage à vide de 2009 et sa croissance de « seulement » 1,7 %. Le PIB de l’Afrique subsaharienne augmentera de 6,4 % en 2011 et de 6,2 % en 2012, si l’on exclut l’Afrique du Sud. Victime du repli des investissements privés, de l’appréciation du rand et de multiples grèves, la première économie du continent se remet plus difficilement de la crise. Son activité ne progressera que de 3,5 % en 2011 et de 4,1 % en 2012.
Autre signe encourageant : l’économie du continent africain est à la fois de plus en plus intégrée dans l’économie mondiale et de moins en moins affectée par ses soubresauts. « Elle est robuste et, même quand cela va mal dans le monde, elle peut désormais faire tourner la machine », explique Burns.
Cela étant, les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient sont un ton en dessous. Les économies du Maghreb sont pénalisées par les difficultés de l’Europe, leur principal partenaire économique. En 2010, la zone a connu une expansion de 3,3 % et devrait afficher de meilleurs résultats en 2011 (4,3 %) et en 2012 (4,4 %).
Deux inconnues pèsent néanmoins sur l’avenir : la flambée des prix alimentaires, qui se sont envolés de 50 % en six mois, et, bien sûr, l’impact des tensions politiques, notamment en Côte d’Ivoire et en Tunisie.
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