Émeutes : comment Bouteflika a géré la crise algérienne

Début janvier, alors que l’onde de choc tunisienne gagnait l’Algérie, des émeutes ont éclaté à travers le pays. Le président est resté silencieux mais le pouvoir a donné des gages sur les terrains économique et social.

Abdelaziz Bouteflika, en février 2009 à Oran. © AFP

Abdelaziz Bouteflika, en février 2009 à Oran. © AFP

Publié le 21 janvier 2011 Lecture : 1 minute.

Tunisie : c’est une révolution
Issu du dossier

Tunisie : c’est une révolution

Sommaire

« À aucun moment nous n’avions perdu le contrôle de la situation », assure-t-on dans les couloirs d’El-Mouradia. Le président n’a d’ailleurs pas jugé utile de convoquer le Haut Conseil de sécurité. Outre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, deux hommes ont joué un rôle clé : Mohamed Rougab, secrétaire particulier du chef de l’État et courroie de transmission de ses instructions, ainsi que le général Amara Nadjib, conseiller aux affaires sécuritaires et ancien patron de l’École militaire polytechnique (EMP, ex-Enita). Dès le début des émeutes, Bouteflika a donné deux ordres : interdiction de recourir aux armes létales dans les opérations de maintien de l’ordre et sanction des policiers trop zélés. Les premières peines sont tombées le 8 janvier, avec la suspension de deux chefs de la police dans la région de M’sila : l’un après le décès par balle d’un manifestant, l’autre pour des abus d’autorité dénoncés par la population avant et après les émeutes.

Abdelaziz Bouteflika a en outre chargé Ahmed Ouyahia de trouver des solutions rapides à la flambée des prix du sucre et de l’huile, qui aurait été causée par la hausse des cours internationaux, mais aussi par la spéculation des importateurs. Un conseil interministériel réuni le 8 janvier a annoncé une série de mesures pour faire baisser le prix des deux produits incriminés (subventions aux opérateurs) ainsi que des exonérations fiscales et douanières sur les matières premières entrant dans leur fabrication. Coût total pour l’État : 53 milliards de dinars (près de 537 millions d’euros). Ménagé par les slogans des protestataires, le président algérien sort tout de même affaibli de cette épreuve. 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Algérie : l’onde de choc