Le Japon promet 24 milliards d’euros pour l’Afrique

Le Japon a annoncé l’engagement de 24 milliards d’euros d’aide publique et d’investissements privés pour soutenir la croissance africaine, dans le cadre de la cinquième édition de la Ticad.

Dans les cinq ans à venir, le Japon soutiendra la croissance africaine via des aides publiques et privées de 24,2 milliards d’euros, dont une aide publique au développement de 10,6 milliards d’euros. © AFP

Dans les cinq ans à venir, le Japon soutiendra la croissance africaine via des aides publiques et privées de 24,2 milliards d’euros, dont une aide publique au développement de 10,6 milliards d’euros. © AFP

Publié le 3 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

« Le Japon doit renforcer ses liens avec l’Afrique. Vers le milieu du 21e siècle, sans aucun doute l’Afrique sera au coeur du développement, alors si nous n’y investissons pas maintenant, quand le ferons-nous ? Quel serait le moment propice ? Je le répète : la croissance se trouve aujourd’hui en Afrique, c’est maintenant qu’il faut y investir ! », a vigoureusement plaidé le Premier ministre Shinzo Abe, en réitérant son intention de se rendre sur le continent « dès que possible ».

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La cinquième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad V) devait marquer la volonté du Japon de se faire une place dans une Afrique en croissance, aux côtés de la Chine. Ils semblerait que Shinzo Abe, nouveau premier ministre de l’Archipel, y ait mis les moyens, en annonçant un plan de soutien à la croissance africaine de 24 milliards d’euros, devant la quarantaire de chefs d’État et de gouvernement africains réunis à Yokohama.

Programme d’aide

« Dans les cinq ans à venir, le Japon soutiendra la croissance africaine via des aides publiques et privées de 24,2 milliards d’euros, dont une aide publique au développement de 10,6 milliards d’euros », a déclaré, en ouverture du sommet, le Premier ministre japonais, cité par l’AFP. Sur ce total, a-t-il précisé, « le Japon fournira environ 5 milliards d’euros en cinq ans pour le développement des infrastructures », insistant sur l’importance des « couloirs internationaux » de transports au sein du continent et sur l’amélioration des réseaux électriques. D’après des chiffres évoqués à Yokohama, l’Afrique perdrait 2% de croissance par an du fait de ses infrastructures déficientes.

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Dans le paquet de 10,5 milliards d’aide publique, est également prévu le versement de 750 millions d’euros en cinq ans pour « le developpement et la stabilité du Sahel ». Cette assistance pemettra « de renforcer les protections sociales, avec un accent mis sur l’alimentation, l’éducation et la santé, avec également un soutien pour les femmes et les jeunes », a expliqué le Premier ministre japonais dimanche 2 juin. L’Archipel s’engage en outre à former deux milles personnes sur place pour la lutte anti-terroriste. C’est la confirmation que depuis la prise d’otages mi-janvier au complexe gazier d’In Amenas dans le sud de l’Algérie, au cours de laquelle dix ressortissants nippons avaient été tués, le Japon attache beaucoup d’importance à la région.

Abe a dévoilé d’autres programmes d’aide, comme l’entraînement de 1 000 formateurs agricoles pour favoriser le doublement de la production de riz dans la région sub-saharienne d’ici à 2018, le soutien à l’éducation de 20 millions d’enfants et l’amélioration de l’accès à l’eau potable pour 10 millions d’Africains. Les programmes d’aide japonais ont été salués à la tribune par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.

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Développer les investissements privés 

La déclaration finale, baptisée « Déclaration de Yokohama » a insisté sur l’importance du secteur privé, « moteur vital pour la croissance » qu’il faut « soutenir et renforcer », entre autres en « améliorant le climat pour les investisseurs, notamment le cadre légal ». La Déclaration a mis l’accent sur la nécessité de « se concentrer sur les infrastructures lourdes », notamment dans le domaine de l’énergie, des transports et de l’eau, importance de l’agriculture et l’agroalimentaire.
Pour soutenir les échanges privés, le Japon a donc promis 15 milliards d’euros d’assurance pour le commerce et l’investissement privés dans un marché continental qui comptera 2,2 milliards d’habitants en 2050. Abe a en outre promis de se rendre « dès que possible en Afrique », où le commerce et les investissements privés japonais restent trop faibles (2% du total du Japon), comme l’ont pointé de nombreux dirigeants africains à la tribune de Yokohama.
Jamais citée pendant trois jours, l’ombre de la Chine a plané sur la conférence de Yokohama.

Le Japon veut rattraper une partie de son retard sur la Chine. Jamais cité pendant trois jours, l’ombre du rival chinois a plané sur la conférence de Yokohama. En recherche constante de minerais et de sources d’énergie qui nourriront sa croissance, la Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial de l’Afrique. À cette date, 13,5% du commerce extérieur africain se faisait avec les Chinois, contre seulement 2,7% avec les japonais, d’après l’OCDE. Les échanges sino-africains ont plus que doublé depuis et la Chine a ravi la deuxième place économique mondiale à l’archipel japonais.

Alors que certains dénoncent un comportement jugé « prédateur » de la Chine en Afrique, Shinzo Abe a tenu à glisser au détour d’une phrase que « le Japon ne fera pas simplement qu’importer des ressources naturelles » venues d’Afrique. « Nous ne faisons pas ça », a-t-il souligné.

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