À son tour, la Grèce se mure
Le gouvernement rêve d’endiguer l’afflux des clandestins en érigeant une barrière. Bonne chance !
Après Israël, qui entend se protéger des Palestiniens, et les Américains, qui rêvent d’endiguer le flux ininterrompu des Latinos, la Grèce projette à son tour de construire « son » mur. En pleine crise économique et sociale, le pays a « dépassé la limite de ses capacités d’accueil », a fait savoir Christos Papoutsis, le ministre de l’Immigration, le 4 janvier.
En 2010, 128 000 clandestins venus pour la plupart d’Afrique du Nord et de diverses zones de conflit (Somalie, Irak, Afghanistan, Pakistan) seraient entrés dans l’Union européenne (UE) par la Grèce, dont 40 000 via sa frontière terrestre avec la Turquie, qui court sur 150 km. D’où l’idée d’ériger un mur de 12,5 km le long du fleuve Evros, dans la région d’Orestiada, dans le nord-est du pays, que l’écrasante majorité des candidats à l’immigration choisit d’emprunter.
Lasse de passer pour le pays passoire de l’UE (90 % des franchissements illégaux de frontières), la Grèce brandit cette menace pour éviter le départ, en février, des 200 gardes-frontières que l’agence européenne Frontex a déployés en novembre 2010 et dont l’action a fait chuter de 44 % le nombre des entrées de clandestins. Athènes entend aussi faire pression sur Ankara, qui tarde à signer avec l’UE un accord de réadmission des migrants.
Si les instances européennes se plaignent du laxisme turc, le projet (socialiste) grec ne les convainc guère. « Murs ou grillages ne permettent pas de s’attaquer de manière structurelle à la question de l’immigration clandestine », a déclaré le porte-parole de la commissaire européenne à la Sécurité. On s’en doutait un peu.
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