Où sont passés les Afro-Argentins ?

Publié le 20 janvier 2011 Lecture : 1 minute.

Pour la première fois depuis cent treize ans, les Argentins ont pu, lors du dernier recensement, le 27 octobre, revendiquer leur ascendance africaine, conformément à une promesse faite par le gouvernement lors de la Conférence mondiale contre le racisme, en 2001, à Durban. En Amérique latine, c’est en Argentine que les Noirs sont le moins visibles. Et pour cause : selon les résultats du dernier recensement qui les prend en compte, ils ne représentent que 1,8 % de l’ensemble de la population.

Pourtant, au temps de la domination espagnole, Buenos Aires fut, en Amérique latine, l’un des principaux ports où débarquèrent les esclaves africains. Dans les premières années de l’indépendance, plus de la moitié de la population de certaines villes était noire ou métisse. Et 30 % des habitants de Buenos Aires.

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Que leur est-il arrivé ? On a longtemps expliqué leur quasi-disparition par leur participation massive – et souvent forcée – aux guerres qui jalonnèrent le XIXe siècle dans la région. Et par leur vulnérabilité aux épidémies de fièvre jaune. Ces dernières années, de nouvelles pistes sont apparues.

En 2006, « l’invisibilisation des Afro-Argentins » a été officiellement reconnue par l’Institut national de lutte contre la discrimination [Inadi]. Elle aurait été provoquée, dès le milieu du XIXe siècle, par une immigration européenne massive. « Dans cette construction d’une identité nationale exclusivement blanche, les indigènes et les Noirs se sont peu à peu fondus dans le paysage », analyse l’anthropologue Norberto Pablo Cirio. Au métissage se serait ajouté un phénomène de rejet – voire, en sens inverse, de honte – qui aurait suscité l’apparition d’un « imaginaire de disparition », selon les termes de l’historienne Liliana Crespi.

Combien sont-ils aujourd’hui ? Il y a cinq ans, l’institut argentin de la statistique a réalisé une étude auprès des habitants de la province de Buenos Aires. Ils étaient 4,3 % à s’y déclarer « afro-descendants ». Ce qui, à l’échelle du pays, représente deux millions de personnes.

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