Séparés et inégaux

Un rapport de Human Rights Watch recense les traitements discriminatoires dont sont victimes les Palestiniens dans les territoires occupés.

Publié le 5 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Des enfants qui parcourent 7 km à pied jusqu’à l’école pour contourner la nouvelle « route Lieberman » ; un agriculteur qui voit ses plantations, inaccessibles, pourrir à quelques centaines de mètres de lui ; des moutons égarés que les Bédouins récupèrent moyennant le paiement d’une amende ; le deuxième étage d’une maison palestinienne détruit à Jérusalem-Est parce que trois niveaux, c’est interdit… L’ONG Human Rights Watch (HRW) égrène, dans un rapport paru le 19 décembre, les traitements discriminatoires dont sont victimes les Palestiniens dans les territoires occupés.

Intitulé « Séparés et inégaux » – une allusion au slogan « Séparés mais égaux » de l’apartheid sud-africain, auquel Israël est de plus en plus souvent comparé –, le document fournit des statistiques édifiantes sur la colonisation. On dénombre ainsi aujourd’hui 490 000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, alors qu’ils n’étaient que 241 500 en 1992. Les discriminations en sont l’évident corollaire. Israël, puissance occupante, estime que le « droit de l’occupation », tel que codifié, ne s’étend pas aux droits de l’homme. Un point de vue que contredisent les conventions de Genève, dont l’État hébreu est pourtant signataire. « La nécessité légitime de protéger les colons ne saurait justifier les mesures discriminant les Palestiniens », tranche le rapport. Sur la base de leur ethnie ou de leur nationalité, les Palestiniens se voient appliquer des règles différentes en matière d’accès aux zones cultivables, de mobilité des personnes ou de droit à la construction. Depuis 2000, 31 % des habitants des blocs de la zone C, en Cisjordanie, gérée par l’Autorité palestinienne, ont été déplacés.

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« Pouvez-vous fournir les arguments de droit justifiant le refus de votre administration de connecter les communes d’Al-Hadidiye, Al-Farisiye et Al-Ras al-Ahmar aux points d’eau ? » a par exemple demandé HRW aux autorités chargées de la Judée-Samarie (Cisjordanie), dans une lettre officielle, le 16 novembre. La réponse, d’une ligne et demie, a été une fin de non-recevoir. Pas d’avancée non plus à attendre du côté judiciaire : la Cour suprême israélienne, pourtant plusieurs fois sollicitée, ne s’est encore jamais saisie de cas de discriminations envers les Palestiniens de Cisjordanie. 

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