Cameroun : Paul, John et les autres
Le scrutin présidentiel est prévu au mois d’octobre.
2011, l’Afrique aux urnes
La présidentielle d’octobre se prépare sans effervescence particulière. En faisant modifier la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat, le président, Paul Biya, 77 ans, dont vingt-sept au pouvoir, a désamorcé l’inéluctable crise de succession qui minait le fonctionnement de l’État. Ce faisant, il a tué le suspense d’une élection qui aurait donné au Cameroun son troisième chef d’État. Cependant, si des « motions de soutien » le pressent de faire acte de candidature, Biya préfère attendre. Paul Ayah Abine, le député anglophone de la Manyu (Sud-Ouest), qui s’était déjà opposé à la modification constitutionnelle, s’est déclaré candidat à l’investiture du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, dont Paul Biya est pourtant le candidat « naturel ». L’initiative de cet ancien magistrat isolé dans son propre camp n’a eu que peu d’écho au sein de la machine à gagner entièrement dévouée à son fondateur.
Par ailleurs, aucun parti ne semble en position de l’emporter face à l’ultradominant RDPC. Les leaders des formations créées dans l’euphorie du retour au multipartisme des années 1990 n’occupent plus le terrain. L’opposant John Fru Ndi est bien candidat à la candidature du Social Democratic Front (SDF), mais n’exclut pas de boycotter le scrutin en l’absence de garantie de transparence. Les autres sont usés ou repliés sur leurs régions d’origine. Les seules nouveautés de la campagne électorale seront les candidats tels que Christopher Fomunyoh, issu de la diaspora ou Kah Walla, une jeune dissidente du SDF…
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