Prénoms amazighs : dis-moi comment tu t’appelles…
Choisir le prénom de son enfant n’est jamais une mince affaire. A fortiori quand une administration s’en mêle…
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C’est la mésaventure survenue à Jamal Eddarhor lorsqu’il s’est rendu au bureau de l’état civil de Témara (près de Rabat), en novembre, pour déclarer la naissance de sa fille. Apprenant qu’il souhaitait donner à celle-ci le prénom amazigh ancien de Massilya (« déesse de la mer »), l’officier d’état civil lui a répondu qu’il ignorait si ce nom était « acceptable » et s’en est remis à la préfecture. Laquelle a fini par accepter.
Dans un rapport paru le 17 décembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) adresse un satisfecit aux autorités marocaines, qui se montrent de plus en plus tolérantes en la matière. Jusqu’à récemment, la loi stipulait que les parents ne pouvaient donner à leurs enfants que des prénoms « à caractère marocain » – entendez : « arabo-musulman » – afin de « préserver [l’] identité marocaine, [l’] authenticité et [les] traditions ». Mais, en 2007, les Nations unies avaient fait savoir qu’elles jugeaient cette mesure discriminatoire à l’égard des populations berbères, très nombreuses au Maroc. Face à la mobilisation des associations amazighs, le ministère de l’Intérieur a publié, en avril 2010, une circulaire reconnaissant que certains noms berbères remplissent l’exigence légale de « caractère marocain ». Cette circulaire, qui invite les officiers de l’état civil « à faire preuve de souplesse » et « à procéder à des recherches avant de refuser un nom », commence à porter ses fruits.
« Cette initiative témoigne d’un respect et d’une reconnaissance accrus à l’égard de la population marocaine dans sa diversité ethnique et culturelle », se réjouit Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. L’ONG invite désormais le Maroc à se conformer à la législation internationale en levant toutes les restrictions au choix des prénoms.
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