Ce que prépare la CPI
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) suit de près la crise ivoirienne et espère voir Laurent Gbagbo quitter le pouvoir. Mais il estime que lancer contre lui des menaces de poursuites ne ferait que conforter sa volonté de s’y maintenir, en alimentant la théorie d’un complot international.
Pour faire passer le message, Luis Moreno-Ocampo a donc choisi de s’appuyer sur certains pays africains, comme le Nigeria. Le 21 décembre, il devait parler au téléphone avec le président Goodluck Jonathan, mais l’entretien n’a pu avoir lieu pour des raisons d’agenda. Le procureur s’étant ensuite envolé pour l’Argentine (dont il est originaire), c’est son adjointe Fatou Bensouda, ou l’un de ses conseillers, qui devait s’y atteler. Objectif : faire savoir à Gbagbo qu’aucune enquête n’est encore ouverte, mais qu’il s’agit d’une option en cas de nouveau dérapage. Et lui rappeler que, si le gouvernement ivoirien ne reconnaît pas la CPI, il lui a, en octobre 2003, adressé une lettre dans laquelle il « reconnaît la compétence de la Cour aux fins d’identifier, de poursuivre, de juger les auteurs et complices des actes commis sur le territoire ivoirien depuis les événements du 19 septembre 2002 ». Un document toujours valable, selon Moreno-Ocampo, puisqu’il précise que la déclaration est « faite pour une durée indéterminée ».
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