A double tranchant
Sans exclure la méthode brutale – une intervention militaire – pour faire plier Laurent Gbagbo, une stratégie d’étouffement économique est aussi à l’étude. La communauté internationale, et notamment les capitales ouest-africaines, s’y emploie.
Avec deux leviers : un embargo sur le pétrole et le cacao ; et un gel des opérations financières de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Les experts envisagent ainsi un blocage des paiements du cacao et du pétrole, et un transfert des sommes sur un compte sous séquestre dont pourrait bénéficier le président élu, Alassane Ouattara. Quant à la BCEAO, elle a d’ores et déjà suspendu toutes les opérations, ce qui a, semble-t-il, provoqué des difficultés pour le paiement des salaires de décembre. Cette stratégie ne va toutefois pas de soi. « Concernant l’embargo, il faut convaincre les opérateurs, comme Cargill, de jouer le jeu », explique un diplomate. « Gbagbo peut en outre envisager de quitter la zone franc ; cette seule menace suffirait à fragiliser toute l’économie régionale », renchérit un économiste. En décembre 2009, le montant des avoirs ivoiriens à la BCEAO s’élevait à 1 479 milliards de F CFA (2,2 milliards d’euros), beaucoup plus que ceux de tous les autres pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
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