À la découverte du Tassili
Monique Vérité consacre une biographie à Henri Lhote, qui mit au jour les fresques du plateau saharien.
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La science ne fait généralement pas bon ménage avec l’aventure. Elle méprise même les « amateurs » soupçonnés de n’être guidés que par la recherche de quelque gloriole ou même par l’appât du gain. C’est ce à quoi s’est heurté Henri Lhote (1903-1991), qui se fit savant préhistorien faute d’avoir pu devenir un héros de l’aviation. Cet orphelin désargenté sauvé par le scoutisme, qui n’obtient son premier diplôme universitaire qu’à 40 ans passés, a sillonné le Sahara la tête peuplée des fantasmes de l’Atlantide. Il réalise l’une des grandes découvertes du XXe siècle, inventoriant dans les sites somptueux du plus grand désert de la planète une exceptionnelle collection de peintures laissées par la population qui peuplait ces montagnes à l’âge glaciaire : les désormais fameuses fresques du Tassili. Lhote a su valoriser ces chefs-d’œuvre de l’art célébrés par Malraux.
Monique Vérité, à qui l’on doit des travaux décisifs sur une autre héroïne du Sahara, Odette du Puigaudeau, s’est remise au métier de biographe, même si elle n’avait pas la même empathie pour ce boy-scout macho, colonialiste et un rien mégalo, qui fut toutefois sauvé par la sincérité avec laquelle il mit ses rêves en pratique. À travers ce travail à juste distance sur un personnage assurément original, Monique Vérité brosse le portrait d’une époque que l’on peut appeler l’ère des explorateurs (Wilfred Thesiger, Henry de Monfreid, Odette du Puigaudeau), cet âge de la recherche exotique qui marqua d’une tonalité particulière la fin de l’ère coloniale.
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