Hauts et bas des « smics » africains
Le déploiement d’un salaire minimum sur le continent, mis en place dans 37 pays entre 2007 et 2008, est l’une des grandes « découvertes » du rapport du Bureau international du travail (BIT). « C’est vraiment une surprise », assure Patrick Belser, éditeur du rapport.
Dans le monde, 90 % des pays ont un salaire minimum. Les pays du Golfe, qui emploient une forte main-d’œuvre venue d’Asie, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie ainsi que les pays scandinaves comptent parmi les exceptions. À l’inverse, le Brésil, la Chine et l’Afrique du Sud, dès 2002, ont été les pays moteurs pour l’adoption d’un salaire minimum. Mais si ce dernier est très répandu sur le continent, les écarts entre pays sont astronomiques.
Au bas de l’échelle, le Burundi a le salaire minimum le plus bas d’Afrique (6 dollars par mois), contre 371 dollars au Maroc, en tête de classement. « Des pays comme le Burundi ont abandonné leur salaire minimum et ne l’ont pas remis à jour depuis vingt ans », explique Patrick Belser. Avec la Tunisie (315 dollars) et l’Algérie (308 dollars), les trois pays du Maghreb réalisent un tir groupé aux trois premières places. Ils distancent largement les premiers pays du sud du Sahara : le Kenya (205 dollars), le Gabon (182 dollars), le Bostwana (159 dollars) ou le Burkina Faso (124 dollars).
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