Un Bédouin nommé Chavez
Au moins trente morts et cent mille sans-abris. Comme la Colombie voisine et plusieurs pays d’Amérique centrale, le Venezuela est actuellement dévasté par de terribles inondations – les pires, dit-on, depuis plusieurs décennies – consécutives à des pluies diluviennes. Dans les collines entourant Caracas, ce royaume des (très) pauvres, des glissements de terrain ont emporté d’innombrables cahutes.
El Comandante Hugo Chávez a promis d’engager un vaste programme de reconstruction, et chargé Francisco Sesto, ci-devant ministre de la Culture, de le piloter. Mais il faut faire face à l’urgence. Et, si possible, profiter de l’occasion pour se mettre en scène. Plusieurs dizaines de familles de sinistrés vont donc être provisoirement hébergées à… Miraflores, le palais présidentiel. « Nous allons installer des lits dans mon bureau », a ordonné le chef de l’État.
Cela part sans doute d’un bon sentiment, mais où les services de la République bolivarienne vont-ils trouver refuge ? Pas de problème, El Comandante a une solution : « Prenez le cadeau de Kadhafi ! » Lors de sa visite à Caracas, l’an dernier, son grand ami libyen lui a en effet offert une vaste tente bédouine semblable à celle qui lui sert habituellement de résidence, dans une caserne de Tripoli. Ou qu’il plante ici ou là, lors de ses pérégrinations planétaires. On dira ce qu’on voudra, mais ces deux-là connaissent la musique.
