Assemblée nationale… présidentielle

Marquées par une fraude massive et boycottées par les poids lourds de l’opposition, les législatives ont accouché d’un Parlement monolithique.

Proclamation d’un Parlement alternatif par d’anciens députés, le 13 décembre 2010, au Caire. © Khaled Desouk/AFP

Proclamation d’un Parlement alternatif par d’anciens députés, le 13 décembre 2010, au Caire. © Khaled Desouk/AFP

Publié le 5 janvier 2011 Lecture : 1 minute.

Le Parti national démocratique (PND, au pouvoir) a donc raflé, le 5 décembre, 420 des 508 sièges du Parlement (contre 330 dans l’Assemblée sortante), à l’issue d’élections législatives boycottées par les trois poids lourds de l’opposition : les Frères musulmans, Al-Ghad et le Wafd. Sur les 70 « indépendants » élus, environ 60 sont des sympathisants du PND. Il n’y a donc qu’une quinzaine de députés de l’opposition stricto sensu. Malgré la fraude avérée et les manœuvres de toutes sortes orchestrées avant et pendant le scrutin par le régime, lesquelles ont été facilitées par l’absence d’observateurs internationaux et de toute supervision des juges (supprimée par la nouvelle loi électorale), le Premier ministre, Ahmed Nazif, a déclaré que ces élections législatives ont été « les plus transparentes de l’histoire de l’Égypte ».

Parlement alternatif

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Pour « délégitimer le Parlement », comme le réclamait Ayman Nour, du parti Al-Ghad, une vingtaine d’anciens députés ont symboliquement proclamé, le 13 décembre, devant le Conseil d’État, la création d’un « Parlement alternatif », au moment où le vrai Majlis al-Chaab tenait sa session inaugurale. Une trentaine de manifestants se sont joints à eux pour réclamer l’annulation du scrutin et brandir le « cercueil de la justice ».

Les Frères musulmans, premier mouvement d’opposition, ont été laminés : 1 seul député, contre 88 auparavant. Quant aux 6 élus du Wafd laïc, ils ont été expulsés de leur parti pour avoir refusé de renoncer à leur siège.

Faute de représentants au Parlement, le Wafd, un parti historique qui avait combattu les Britanniques et la monarchie, ne pourra pas présenter de candidat à la présidentielle de septembre 2011. L’ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed el-Baradei­, voit, pour sa part, quasiment s’envoler ses chances d’obtenir les 250 signatures nécessaires pour briguer la magistrature suprême en tant que candidat indépendant.

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