Rama la radicale pourra-t-elle s’adapter à la diplomatie à l’Unesco ?

Mécontente du traitement que le patron de l’UMP, Jean-François Copé, lui a réservé, Rama Yade a rejoint les radicaux de Jean-Louis Borloo au lendemain de son éviction du gouvernement. Mais radicale, la nouvelle ambassadrice déléguée auprès de l’Unesco pourra-t-elle le rester au sein de cet antre de la diplomatie internationale ?

La nouvelle ambassadrice de la France auprès de l’Unesco avec Jean-Louis Borloo, en août 2009. © AFP

La nouvelle ambassadrice de la France auprès de l’Unesco avec Jean-Louis Borloo, en août 2009. © AFP

Publié le 4 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

On commence à en avoir l’habitude : quand Rama Yade n’est pas d’accord, elle le fait savoir. En désaccord avec Jean-François Copé, le nouveau secrétaire général de l’UMP, elle rallie le Parti radical de Jean-Louis Borloo, l’ex-ministre de l’Écologie… sans pour autant tourner le dos au parti présidentiel (elle est membre de son bureau politique) et tout en continuant de soutenir Nicolas Sarkozy pour 2012.

Yade reproche à l’UMP de vouloir occuper le terrain du Front national et de se désintéresser des questions sociales. « Borloo est le seul à comprendre l’importance d’un message social dans la crise actuelle, j’ai décidé de travailler avec lui et avec le Parti radical », a-t-elle déclaré dans Le Parisien, le 16 décembre.

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À l’UMP, Yade souhaitait se voir confier une mission sur la cohésion sociale. Si Sarkozy s’y est montré « sensible », Copé a refusé. « Je ne pense pas que ce sujet soit [considéré comme] une priorité », a-t-elle déploré. Mais selon l’entourage de Copé, joint par J.A., elle aurait en réalité exigé un poste de secrétaire générale adjointe. « Il lui a répondu qu’il en avait déjà deux, Hervé Novelli et Marc-Philippe Daubresse. Elle a pris la mouche… », note un proche. Dans le clan Copé, on rappelle que Yade a été élue au bureau politique de l’UMP quelques jours à peine avant l’annonce de son adhésion au Parti radical. Et que, dans sa précipitation, elle a oublié un détail, qui a son importance : avertir le patron.

Se faire pardonner

Jusqu’ici, celle qui fut la benjamine du gouvernement avait réussi à tout se faire pardonner : ses refus d’être députée européenne et tête de liste aux régionales dans le Val-d’Oise ou son désaveu du discours de Dakar. Elle lorgnait le ministère de la Jeunesse et venait de publier une Lettre à l’intention de celle-ci lorsqu’elle a fait les frais du dernier remaniement, en novembre.

Que s’est-il passé depuis un mois ? D’abord, Yade aurait refusé un poste de porte-parole de l’UMP, que Sarkozy lui aurait proposé dès sa sortie. Puis elle a annoncé, le 6 décembre, vouloir constituer un club pour défendre ses idées. Jointe par J.A., elle n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. Le président lui a également proposé un poste d’ambassadrice auprès de l’Unesco, ce qu’elle a confirmé le 16 décembre. Même si elle avait déclaré suspendre sa réponse pour « étudier les pistes compatibles avec son engagement politique », elle a finalement accepté cette fonction de diplomate.

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