Ils soutiennent Gbagbo

Entre Alassane Ouattara, le président élu, et Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel, la bataille diplomatique a vite tourné à l’avantage du premier. Mais Gbagbo n’a pas désarmé.

Le nonce apostolique, Mgr Ambrose Madtha, avec Laurent Gbagbo le 6 janvier 2010. © Sia Kambou/AFP

Le nonce apostolique, Mgr Ambrose Madtha, avec Laurent Gbagbo le 6 janvier 2010. © Sia Kambou/AFP

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Publié le 3 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Si le pouvoir de Laurent Gbagbo a été reconnu par l’Angola et le Liban, dont les ambassadeurs ont assisté, le 5 décembre, à la cérémonie de prestation de serment, son camp tient pour acquis le soutient des pays qui affichent une « neutralité bienveillante », à l’instar de la Gambie. Se démarquant de la position de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a fermement demandé à Gbagbo de quitter le pouvoir, le président Yahya Jammeh estime que « les anciens maîtres coloniaux ne doivent et ne peuvent pas être les avocats de la démocratie en Afrique ». À Libreville, le gouvernement gabonais a publié un communiqué sibyllin, sous le contrôle des amis de Laurent Gbagbo, au premier rang desquels figure la ministre de la Communication, Laure Olga Gondjout, qui, en juin 2005, était parvenue à réconcilier l’Ivoirien avec Omar Bongo Ondimba, qu’il avait traité de « rigolo ».

La position de l’Église catholique et du Vatican est jugée favorable par le camp du sortant. Le nonce apostolique, Mgr Ambrose Madtha, qui lui donne du « monsieur le président de la République », s’est rendu à la présidence pour une audience très médiatisée avec Gbagbo.

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Des Chiraquiens, aussi

En France, Laurent Gbagbo compte les soutiens qui lui restent et ils sont pour le moins éclectiques. Le député socialiste Henri Emmanuelli ne l’a toujours pas lâché, pas plus que Guy Labertit, l’ami de trente-cinq ans. L’écrivaine d’origine camerounaise Calixthe Beyala est venue à Abidjan lui apporter son appui. Et le « président bis » ivoirien, que l’on sait pourtant très hostile à la « Françafrique », bénéficie à Paris du lobbying d’un petit réseau de chiraquiens, anciens responsables de l’Union nationale interuniversitaire (UNI), organisation étudiante créée en 1969 sous la houlette d’un certain… Jacques Foccart. Parmi ces derniers : Philippe Evanno, chercheur à la Sorbonne, dont l’Institut de prospective africaine relaie fidèlement les points de vue du « clan » Gbagbo, et Yannick Urrien, dont la radio émettant dans l’ouest de la France (Kernews) a récemment diffusé une longue interview d’Alcide Djédjé, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Gilbert Aké N’Gbo.

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