Un scénario inédit

Depuis son accession à l’indépendance, le Tchad a connu une instabilité politique matérialisée par les renversements successifs des chefs de l’État depuis Ngarta Tombalbaye. Les élections générales de 2011 et tout le processus préalable à leur préparation annoncent une nouvelle ère de stabilité.

Le Parlement tchadien, à N’Djamena. © AFP

Le Parlement tchadien, à N’Djamena. © AFP

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Publié le 27 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Tchad : nouvelle ère ?
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Tchad : nouvelle ère ?

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Souvent, au Tchad, l’histoire s’est répétée. Félix Malloum a supplanté Ngarta Tombalbaye, avant de s’effacer devant Goukouni Oueddeï, lui-même détrôné par Hissène Habré, lui-même renversé par Idriss Déby Itno, lui-même un temps menacé par une rébellion venue de l’est. Depuis 1996, les scrutins présidentiels, législatifs et référendaire ont souvent été boycottés et contestés par l’opposition. Pendant longtemps, à N’Djamena, les pouvoirs ont tangué avant de se durcir.

C’est pourquoi l’ouverture qui a suivi l’accord politique de 2007 n’en est que plus notable : bon gré mal gré, l’heure est à la réconciliation.

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Elle paraît loin l’époque où le Tchad et le Soudan se faisaient la guerre par groupes rebelles interposés. Loin l’époque les neveux du président s’attelaient à le renverser, où N’Djamena manquait de plier sous l’assaut des « groupes politico-militaires », où l’armée française venait à la rescousse et où l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh « disparaissait » sans laisser de traces. C’était il y a moins de deux ans.

Aujourd’hui, Idriss Déby Itno et Omar el-Béchir ont fait la paix. L’opposition, bien que toujours désunie, est prête à participer aux élections générales de 2011 (dans l’ordre : législatives, présidentielle et locales), et la communauté internationale affiche sa certitude que le climat politique est enfin apaisé. Une commission électorale indépendante a été mise sur pied, et chacun espère que les scrutins seront libres et transparents. Si tel était le cas, pour la première fois depuis longtemps, les opposants pourraient avoir l’occasion de savoir qui pèse quoi. Quitte à ne se découvrir qu’un poids politique limité.

Appâtés par l’odeur du pétrole et tranquillisés par les prémices d’un retour à la stabilité, les investisseurs reviennent. Après les champs du bassin de Doba, en 2003, les puits de Bongor, dans le Sud-Ouest, devraient être, dès l’an prochain, le nouvel eldorado. Et si opposition et société civile se disent peu satisfaites de la manière dont est géré l’argent du brut, le gouvernement ne manque jamais de rappeler que la loi oblige l’État à réserver une part des revenus pétroliers aux régions. Les secteurs bancaire et agricole laissent eux aussi entrevoir de belles perspectives de croissance, qui pourraient remettre le Tchad sur la voie du développement. À la condition que le scénario, tel qu’il se présente pour le moment, se déroule sans accroc. Début de réponse en 2011.

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