Dick Cheney dans de sales draps
La commission anticorruption nigériane parviendra-t-elle à accrocher Dick Cheney à son tableau de chasse ? Elle a en tout cas décidé de poursuivre l’ancien vice-président américain dans une affaire de dessous-de-table qui auraient été versés par la société Halliburton, dont il a été le PDG de 1995 à 2000 avant sa prise de fonctions auprès de George W. Bush. Selon le procureur chargé du dossier, un mandat d’arrêt international devrait être transmis dans les prochains jours à Interpol. Huit autres personnes sont impliquées et, le mois dernier déjà, un ancien conseiller de l’ex-président Olusegun Obasanjo a été inculpé dans ce même dossier.
Le groupe américain de services pétroliers est soupçonné d’avoir versé un pot-de-vin de 182 millions de dollars (137 millions d’euros) lors de la construction de l’usine de gaz naturel liquéfié de Bonny Island, dans le sud du Nigeria. Pour Aurélien Colson, professeur de droit international des affaires à Paris, cette procédure judiciaire a peu de chances d’aboutir, la désignation même de la juridiction chargée de poursuivre Dick Cheney constituant un véritable problème. « La plainte du gouvernement nigérian vise simplement à faire pression sur la société pour obtenir des indemnités », explique-t-il.
En 2009, Halliburton et son ancienne filiale, Kellogg Brown & Root (KBR), avaient plaidé coupable dans une autre affaire de corruption au Nigeria et accepté de verser une indemnité de 579 millions de dollars. Certains observateurs voient également dans la plainte contre Dick Cheney un signal en direction des électeurs, à moins de cinq mois du scrutin présidentiel prévu en avril 2011.
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