La Zambie défie la CPI

Encore une invitation qui fait désordre. Peu décidé à se laisser impressionner par la Cour pénale internationale (CPI), le président zambien, Rupiah Banda, a convié son encombrant homologue soudanais au sommet de la région des Grands Lacs, le 15 décembre, à Lusaka.

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Publié le 14 décembre 2010 Lecture : 1 minute.

Sauf qu’Omar el-Béchir est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide au Darfour, et que la Zambie a ratifié le statut de Rome, acte fondateur de la CPI, qui lui fait obligation de coopérer avec elle.

À Lusaka, les organisations de défense des droits de l’homme ont aussitôt protesté, mais, de toute évidence, les mandats d’arrêt de la CPI entravent peu les déplacements du chef de l’État soudanais. Depuis que l’Union africaine a officiellement décidé, en juillet, de ne pas coopérer avec La Haye, El-Béchir s’est successivement rendu au Tchad, fin juillet, pour prendre part à un sommet de la Communauté des États sahélo-sahariens, puis au Kenya, en août, pour la promulgation de la nouvelle Constitution. Et pour célébrer le cinquantenaire de l’indépendance de la Centrafrique, le 1er décembre, le président François Bozizé avait lui aussi invité son puissant voisin. Or N’Djamena, Nairobi et Bangui sont tous signataires du traité de Rome.

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À ce jour, rares sont les pays africains qui ont annoncé qu’ils arrêteraient El-Béchir s’il mettait un pied sur leur territoire (parmi eux, l’Afrique du Sud, le Botswana et l’Ouganda). Quant à ceux qui n’ont pas ratifié le document, comme l’Égypte ou la Libye, ils ne se gênent pas pour recevoir le président soudanais. Défier la justice internationale est un plaisir dont certains ne se lassent pas.

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