Économie : le pari de l’ouverture

Avec les structures et réglementations favorables à la venue d’investisseurs, le royaume a résolument fait le pari pour une économie moderne et ouverte aux capitaux étrangers.

La cloche de la Bourse de Casablanca. © AFP

La cloche de la Bourse de Casablanca. © AFP

Publié le 21 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Investir au Maroc pour investir en Afrique
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Investir au Maroc pour investir en Afrique

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Un environnement high-tech, des infrastructures modernes, des cadres aussi dynamiques que sympathiques, des apprentis et des élèves appliqués… Les images défilent, de la Bourse de Casablanca aux centres d’appels de la métropole marocaine, du port de Tanger Med aux chaînes de production aéronautiques et automobiles. Le tout sur fond de musique électronique futuriste. La campagne de l’Agence marocaine de développement des investissements vante les mérites d’un pays arabe moderne et ouvert. « Le royaume est prêt à vous accueillir », distille le spot.

Conseillées par les plus grands groupes mondiaux de communication, les autorités marocaines ont engagé ces derniers mois une offensive tous azimuts pour attirer les capitaux étrangers. Dans leur viseur, il y a toujours les traditionnels et principaux partenaires, français et espagnols. Il y a aussi, et de plus en plus, la City de Londres, l’un des endroits au monde où l’on brasse le plus d’argent et d’où le Maroc voudrait bien attirer quelques entreprises cotées. Le projet de Casablanca Finance City (CFC) a d’ailleurs pour ambition de faire de la capitale économique marocaine un hub régional de la finance. Sa grande sœur londonienne semble prête à l’assister.

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Et au-delà

Mais l’entourage royal voit bien au-delà du Vieux Continent. Ahmed Reda Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, est allé faire les yeux doux aux investisseurs des pays du Golfe en octobre. Un mois plus tôt, il battait campagne aux États-Unis et au Canada. Parmi les cibles figurent également les Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) et l’Afrique, tant pour leur capacité à investir dans le royaume que pour leurs marchés à l’export.

Si elles veulent accueillir – mais aussi retenir – les grandes, moyennes et petites entreprises étrangères, les autorités doivent poursuivre les réformes afin de proposer un environnement des affaires équivalent à celui des pays occidentaux et des nouveaux tigres asiatiques. Charte de l’investissement, modernisation du secteur bancaire et de la fiscalité, mise à niveau des entreprises, dynamisation de la Cour des comptes, adoption d’un plan de lutte et mise en place de l’Instance centrale pour la prévention de la corruption (ICPC), création d’un Conseil de la concurrence et d’un gendarme de la Bourse : progressivement, un cadre d’exercice de classe internationale voit le jour. Mais les opérateurs économiques attendent aussi des évolutions sur l’accès à la propriété, l’indépendance de la justice, le démantèlement des statuts d’exception, la modernisation d’une administration qualifiée de « tatillonne », le contrôle des produits importés et de la contrefaçon… Le pari n’est pas encore gagné.

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