On achève bien les savants…
Publié le 7 décembre 2010 Lecture : 1 minute.
Le 29 novembre au matin, Majid Shahriari, membre de la faculté d’ingénierie nucléaire de l’université Shahid-Beheshti, dans la banlieue nord de Téhéran, se rend à son travail en voiture. La circulation est, comme d’habitude à cette heure-là, très dense. Deux personnes à bord d’une moto s’approchent de son véhicule. L’une d’elles accroche un engin explosif à la porte du conducteur à l’aide d’un aimant. Shahriari n’a pas le temps de réagir : une forte déflagration le déchiquette et blesse grièvement son épouse, qui était à ses côtés. À la même heure, selon un mode opératoire identique, un attentat cible Fereydoun Abbasi, un autre savant iranien, spécialiste de la technologie du laser. Grièvement blessé, ce dernier échappe de justesse à la mort.
Shahriari, membre fondateur de la Société nucléaire d’Iran, et Abbasi, contractuel chez les Gardiens de la révolution, jouaient un rôle déterminant dans le programme d’enrichissement d’uranium. Pour Mostafa Mohammad Najjar, ministre iranien de l’Intérieur, l’identité des commanditaires ne fait aucun doute : « Les attentats portent l’empreinte du Mossad et de la CIA, ennemis de la nation iranienne. Qu’ils en soient réduits à des attaques terroristes contre nos savants prouve leur faiblesse et renforce notre détermination à défendre notre droit à la technologie nucléaire. »
Le 12 janvier 2010, l’explosion d’une moto piégée avait coûté la vie à Massoud Ali Mohammadi, brillant physicien travaillant, lui aussi, pour les Gardiens de la révolution. À défaut de pouvoir frapper les installations nucléaires de la République islamique – Washington est parvenu à l’en dissuader –, Israël, qui semble prêt à tout pour retarder l’évolution du programme iranien, pourrait être à l’origine de ce qui s’apparente à des assassinats ciblés. Les « opérations secrètes » sont d’ailleurs l’un des cinq points de la stratégie de l’État hébreu à l’égard de l’Iran, comme l’a révélé WikiLeaks.
