Quatre heures à Mogadiscio
En visite en Somalie, le président Yoweri Museveni a fustigé le laxisme de la communauté internationale.
Visite surprise en Somalie : le 28 novembre à 12 h 30, l’avion Gulfstream V de Yoweri Museveni se pose à Mogadiscio. Le président ougandais ne s’était pas rendu dans ce pays depuis 1992, peu après la chute de Siad Barré. Dès son arrivée, il est conduit au centre de commandement du contingent ougandais, le camp de base Halane, où le reçoit le commandant de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom), le major-général Nathan Mugisha. Au programme : inspection des troupes, visite de l’hôpital de campagne, rencontre à huis clos avec le président somalien, Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, et le tout nouveau Premier ministre, Mohamed Abdullahi Mohamed. L’occasion pour Museveni de s’engager à faire tout ce qui est en son pouvoir pour « renforcer la stabilité et la paix dans le pays ». L’Ouganda, qui a subi sur son propre territoire, le 11 juillet dernier, un attentat terroriste attribué aux milices extrémistes Shebab (79 morts), dispose déjà de 7 000 soldats sur place. Le président a d’ailleurs demandé à ces derniers, récemment mis en cause dans la mort de civils, d’adopter un comportement plus respectueux vis-à-vis des Somaliens.
Avant de redécoller pour l’Ouganda à 16 h 15, Museveni s’autorise un tacle à l’encontre de la communauté internationale, trop focalisée sur le problème de la piraterie : « Personne ne prend le problème somalien au sérieux. Certains batifolent dans l’océan et y prennent du bon temps… Savez-vous combien d’argent ils jettent dans la mer ? Les pirates qui prennent des bateaux en otages viennent de la terre ferme. Depuis quand les Somaliens sont-ils devenus des hommes de mer ? » Manière de dire que personne ne veut entendre parler du chaos dans ce pays où le gouvernement de transition ne contrôle qu’une infime partie du territoire.
