WikiLeaks : la face cachée du Moyen-Orient
Depuis que la bombe WikiLeaks a explosé, difficile de dire qui, de l’Iran ou de ses voisins, elle embarrasse le plus. Dans la région, les révélations du site ont fait l’effet d’un coup de tonnerre. Car elles montrent que, derrière un alignement diplomatique de façade, la perspective de voir Téhéran se doter de l’arme nucléaire terrorise le monde arabe et que plusieurs monarchies du Golfe ont pressé les États-Unis d’opter pour une action militaire. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a ainsi appelé Washington à « couper la tête du serpent », et le président égyptien Hosni Moubarak a juré de lancer son pays dans un vaste programme nucléaire si l’Iran parvenait à ses fins. Téhéran tente aujourd’hui de calmer le jeu en conjurant les pays du Moyen-Orient de « ne pas tomber dans un piège destiné à semer la discorde » entre musulmans.
L’animosité du monde arabe à l’égard de l’Iran constitue une aubaine pour Israël qui, depuis des années, répète que les velléités nucléaires de Téhéran constituent une menace mortelle pour son existence et, au-delà, pour la paix dans le monde. Épargné jusqu’ici par WikiLeaks, l’État hébreu entend profiter de ces fuites pour imposer une plus grande fermeté sur le dossier iranien. Plusieurs documents attestent cependant que le Mossad (les services secrets israéliens) cherche à renverser le pouvoir en Iran et qu’il serait déjà engagé dans des actions clandestines (assassinats ciblés, sabotages…). Seul bémol : les États-Unis estiment que les responsables israéliens cherchent à créer un « sentiment d’urgence » en exagérant l’état d’avancement du programme nucléaire iranien. En 2009, Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, aurait même empêché in extremis une frappe préventive de Tsahal contre les installations de Natanz, Arak et Ispahan.
Au sujet des Palestiniens, WikiLeaks révèle qu’en 2008 le président Mahmoud Abbas a refusé une proposition israélienne de reprendre le contrôle de Gaza à la fin de l’offensive militaire contre le Hamas. Si Abbas est perçu comme un homme « sympathique et de bonne volonté », son gouvernement est jugé « faible et manquant de confiance en lui ».
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