Alstom s’implante pour de bon
Avec sa future usine de rames de tramway en Algérie, le géant français du rail Alstom s’assure des débouchés malgré les mesures restreignant les investissements étrangers.
En signant le 14 novembre un accord-cadre pour la création d’une coentreprise avec l’espagnol Ferrovial et l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) pour l’assemblage et la maintenance de tramways, Alstom Transport a réalisé une belle opération. Le géant du rail (5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009), qui participe aux chantiers des tramways d’Alger, d’Oran et de Constantine, est assuré de fournir le matériel roulant et de conduire la maintenance pour onze autres tramways dont la réalisation est planifiée par le ministère des Transports du pays d’ici à 2014. Même s’il faudra sans doute plus de quatre années pour l’exécution de ces chantiers – en témoignent les retards des tramways du pays et du métro d’Alger (piloté par Siemens) –, cela laisse augurer un bon chiffre d’affaires pour le français.
La coentreprise, dont la création avait été plusieurs fois annoncée par le ministre des Transports, Amar Tou, mais jusque-là démentie par Alstom qui indiquait « être toujours en négociation », devrait être opérationnelle fin 2013. Conformément à la réglementation en vigueur depuis mai 2010, qui empêche un investisseur étranger de détenir la majorité des parts dans une société industrielle algérienne, le français prendra 49 % de la nouvelle société ; Ferrovial, fabricant de matériel ferroviaire, 41 % ; et EMA, le maître d’ouvrage des chantiers de transport urbain, 10 %.
« Une usine d’assemblage de rames Citadis sera implantée à Annaba, près de l’établissement Ferrovial, et nous prévoyons de recruter et former 300 personnes. Les boggies et certaines pièces viendront de nos sites industriels français, mais une autre partie proviendra d’Algérie », indique Éric Lenoir, responsable de la communication d’Alstom pour la zone Méditerranée et Moyen-Orient, qui précise que, à terme, « l’usine pourrait aussi exporter ».
Au Maghreb, l’industriel français a réalisé plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires entre 2007 et 2009, soit 36 % des chantiers ferroviaires.
