Jeune Afrique : Comment réagissez-vous aux déclarations de Benoît XVI sur le préservatif ?

Mgr Kabongo* : Je soutiens le message du Saint-Père. Il a tellement bien dit les choses que chacun peut s’y retrouver. Ce qu’il a écrit, ce qu’il a dit, ne contredit en aucun cas la doctrine catholique. Je crois qu’il était important d’insister comme il l’a fait sur la nécessité d’humaniser la sexualité. C’est essentiel, car cela ouvre de nouvelles perspectives. Le pape n’avait jamais évoqué la question sous cet angle parce que personne ne lui avait jamais posé une question aussi précise. Personne n’avait jamais évoqué devant lui un cas précis comme celui de la prostituée. Aujourd’hui, on ne peut plus penser au sexe sans penser aux conséquences de l’acte.

Ses propos ne risquent-ils pas d’être instrumentalisés pour défendre certaines positions ?

C’est évident. Certains diront qu’il a justifié l’utilisation du préservatif. D’autres, qu’il a ciblé un problème. Je le répète, il faut tenir compte du contexte. Le pape n’a pas « changé son fusil d’épaule ». Il a répondu à une question précise.

Le Saint-Père a parlé de prévention. Quels moyens faut-il mettre en œuvre ?

Il faut renforcer l’éducation et développer la conscience morale. C’est cela la prévention. On dit souvent que, pour pécher, il faut savoir et vouloir le faire. Il faut tenir compte des réalités du terrain. Comment trouver des préservatifs dans un village africain ? Les gens ne savent pas de quoi il s’agit, ils ont besoin d’être éduqués. Dans certaines régions, les moyens d’information sont limités. Rien à voir avec l’Europe, par exemple. Toutes ces données doivent être prises en compte.

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*Archevêque émérite de Luebo (RDC) et chanoine de la basilique Saint-Pierre de Rome, 66 ans.