Un VRP nommé Raffarin
L’ancien Premier ministre français s’est rendu à Alger pour renforcer le développement des échanges économiques entre les deux pays. Et préparer l’avenir.
Avant même qu’il ne débarque à Alger, le 24 novembre, pour la mission que lui a confiée le président Nicolas Sarkozy – identifier et lever les obstacles au développement des échanges économiques entre les deux pays –, Jean-Pierre Raffarin a eu l’agréable surprise de voir se concrétiser un des douze projets algéro-français en souffrance. Quelques jours avant son arrivée dans la capitale algérienne, le groupe Alstom a en effet signé, le 14 novembre, avec deux partenaires algériens du secteur public – l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et Ferrovial, filiale de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) – un contrat de réalisation d’une usine d’assemblage de rames de tramway à Annaba.
Renault « made in Algeria »
À peine arrivé à Alger, où il a été reçu par Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, l’ancien Premier ministre français a noté avec satisfaction les avancées dans le dossier Renault : une usine d’assemblage de voitures à Rouiba, dans la banlieue est d’Alger, d’une capacité de production de 75 000 unités par an sur une gamme de quatre modèles. Les partenaires algériens insistent sur les effets d’entraînement et aspirent à un taux d’intégration de 40 % de la production, un tissu de PME locales prenant en charge les pièces d’assemblage. Un objectif à atteindre en 2016, si le premier véhicule « made in Algeria » sort de Rouiba en 2012.
Ces deux nouvelles ont ravi Jean-Pierre Raffarin, qui a déclaré « vouloir préparer l’avenir avec des projets industriels à long terme selon une logique gagnant-gagnant ». Les dix autres projets en souffrance concernent des secteurs très divers : la pétrochimie, avec le partenariat envisagé entre Sonatrach et le groupe Total, qui serait basé dans le complexe d’Arzew ; la production pharmaceutique, avec l’installation d’un laboratoire de Sanofi-Aventis dans la région de Tizi-Ouzou ; ou encore l’assurance, avec le groupe français AXA, intéressé par le juteux marché algérien.
Mais Jean-Pierre Raffarin ne veut pas se limiter aux seuls dossiers en instance. Il assure vouloir « doper » les relations économiques entre Alger et Paris. Et a mis à profit cette première prise de contact pour préparer un forum des affaires devant réunir à Alger, en janvier 2011, quelque 400 hommes d’affaires des deux pays, une séance de brainstorming pour que les échanges économiques entre Alger et Paris ne se limitent plus aux seules activités commerciales.
Retrouver notre dossier « France – Maghreb : Voyage au coeur des réseaux » dans le numéro 2603 de Jeune Afrique en kiosques jusqu’au 4 décembre.
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