Les « anglos » de l’étranger

Proximité linguistique oblige, c’est en priorité aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Nigeria que s’établissent les membres de la diaspora camerounaise anglophone. Si leur nombre est difficile à évaluer, on sait qu’ils sont pour la plupart éduqués et économiquement indépendants.

Clarisse

Publié le 9 décembre 2010 Lecture : 1 minute.

Ils ont quitté le pays par vagues successives. Partie au début des années 1970 et jusqu’au milieu des années 1980, la première vague avait ainsi pour principale motivation la poursuite d’études, l’offre de formation universitaire anglophone étant quasi inexistante au Cameroun (l’enseignement se faisait exclusivement en français). La fin des années 1980 et le début des années 1990 marquent le début de deux nouvelles vagues d’immigration. La première, d’abord économique, se perpétue encore aujourd’hui. La seconde concerne les opposants, les journalistes ou les intellectuels, qui ont fui les turbulences politiques du moment. Selon les experts, l’influence de cette diaspora est assez faible au Cameroun, dans la mesure où, occupée à se construire une nouvelle vie, elle est peu structurée. Très peu engagés politiquement – bien que quelques-uns, notamment aux États-Unis, aient soutenu financièrement le Social Democratic Front (SDF) à la fin des années 1990 –, les immigrés anglophones regrettent la mainmise des francophones sur le pays, sans pour autant manifester de réelles velléités indépendantistes.

Comme leur poids politique au Cameroun, leur influence économique est limitée. L’argent envoyé au pays est en priorité destiné à venir en aide aux familles et non à être investi. Parmi les anglophones les plus connus figurent l’universitaire Juliana Nfah-Abbenyi, professeure à l’Université d’État de Caroline du Nord, le journaliste Ntone Edjabe (qui publie depuis 2002, en Afrique du Sud, Chimurenga Magazine, une revue culturelle et politique régulièrement citée par les médias américains), les anciens journalistes Eric Chinje et Boh Herbert, ou encore George Achu Mofor, ex-gouverneur de la province de l’Est.

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