Amine ne joue plus les alibis

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Publié le 28 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

« Notre petit arabe » n’est plus aussi docile qu’il l’était. Dans Confessions d’un sarkozyste repenti, paru le 25 novembre aux éditions Jean-Claude Gawsewitch, Amine Bénalia-Brouch sort de son silence. L’ancien militant de l’UMP revient sur la vidéo qui avait valu en juin à Brice Hortefeux, le ministre français de l’Intérieur, une condamnation en première instance pour injure raciale. « Cela fait des mois que je voulais rétablir la vérité. Par respect pour mes origines et pour retrouver ma dignité », affirme le jeune homme de 23 ans.

En septembre 2009, lors de l’université d’été des jeunes de l’UMP, à Seignosse (sud-ouest de la France), Amine demande à Hortefeux de poser avec lui pour une photo souvenir. Face à une caméra indiscrète, le ministre répond au responsable UMP des Landes, qui parle d’Amine comme de « notre petit arabe », qu’« il en faut toujours un ». « Quand il y en a un, ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. » Mise en ligne sur le site du journal Le Monde, la vidéo provoque une vive polémique.

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À l’époque, beaucoup s’étonnent qu’Amine prenne la défense du ministre. « On parlait entre amis, entre sympathisants, entre militants UMP », déclare-t-il dans une autre vidéo. Aujourd’hui, il révèle dans son livre qu’Édouard Courtial, secrétaire national aux fédérations de l’UMP, lui aurait commandé cette intervention. Pendant des semaines, on lui aurait soufflé des communiqués et suggéré de dire que le ministre parlait des Auvergnats.

« Je me suis retrouvé face à un rouleau compresseur. J’ai menti parce qu’on m’a manipulé. Pourtant, en découvrant la [première] vidéo, je me suis mis à pleurer. J’ai compris que ces propos étaient racistes », avoue l’ex-militant. Pour s’assurer de son soutien, Hortefeux le reçoit à deux reprises place Beauvau et lui propose de lui trouver un emploi (comme distribuer des prospectus…). « Il ne s’est pas excusé pour ses propos, mais seulement pour le tohu-bohu médiatique », ajoute Amine.

Depuis, le jeune homme a quitté l’UMP, dont il rejette la dérive droitière, et s’est rangé au côté de Dominique de Villepin. « J’ai toujours été gaulliste », dit-il pour expliquer son engagement. À ceux qui l’accusent d’agir par esprit de vengeance, il répond qu’il veut seulement laver son honneur et s’excuser auprès de ceux que sa complaisance a blessés. Amine Bénalia-Brouch devrait se rendre au procès en appel du ministre, dont la date n’a pas encore été fixée.

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