Côte d’Ivoire : un potentiel minier sous-exploité

Alors que la Côte d’Ivoire ambitionne de développer ses activités extractives, les industriels du secteur s’inquiètent du contenu du nouveau code minier préparé par le gouvernement.

Selon le ministère des Mines ivoirien, l’exploitation des ressources minières ne représente pas plus de 5% du PIB. © AFP

Selon le ministère des Mines ivoirien, l’exploitation des ressources minières ne représente pas plus de 5% du PIB. © AFP

Publié le 31 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

La Côte d’Ivoire pourrait voir ses ambitions pour le secteur minier contrariées. Le pays, qui s’est développée grâce à l’agriculture (il s’agit du premier producteur mondial de cacao), tarde à exploiter le potentiel de son sous-sol. Aujourd’hui, la montée en puissance du secteur extractif est suspendue au débat en cours entre le gouvernement et les industriels sur le cadre légal de l’exploration et de l’exploitation des mines.

Négligé pendant une décennie de crise politique et économique, l’exploitation des ressources minières ne représente pas plus de 5% du PIB, selon le ministère des Mines. « On n’a pas d’industrie minière en Côte d’Ivoire » a affirmé à l’AFP une source proche des compagnies internationales présentes dans le secteur. Aujourd’hui, seuls l’or et le manganèse sont extraits de manière industrielle. En 2011, la production d’or a atteint 11,7 tonnes et celle de manganèse 40 tonnes. Le sous-sol du pays recèle pourtant de nombreux autres métaux tels que le fer, le nickel ou encore le cuivre.

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Un code minier en cours de révision

Depuis plusieurs mois, le débat s’est focalisé sur la question du code minier. Mark Bristow, patron de Randgold Ressources, la compagnie exploitant la mine d’or de Tongon (au nord du pays), a réclamé il y a quelques semaines un texte « attractif » pour les investisseurs, valable sur le « long terme ». Il a appelé le gouvernement à ne pas chercher seulement à répondre à « un besoin urgent d’argent frais ». Les industriels du secteur privé soutiennent que la Côte d’Ivoire est, entre autres du fait de son régime fiscal, moins attractive que d’autres pays tels que le Burkina Faso. « C’est un cas de nationalisme africain, les Ivoiriens ont vu ce qui s’est passé dans d’autres pays d’Afrique et ne veulent pas se laisser dicter les règles par les multinationales » explique un diplomate occidental à l’AFP.

Une Transparence des permis miniers

L’un des sujets majeurs de ce débat est l’actuelle procédure d’octroi des permis miniers. « L’attribution des permis miniers n’est pas transparente », a expliqué récemment lors d’un séminaire à Abidjan Liliane Doukouré, du cabinet Mc Dermott, chargé de réaliser un audit du code. Selon elle, « beaucoup de spéculateurs s’octroient des permis qu’ils monnaient à la Bourse, ce qui entraîne un gel des permis et attire moins d’investisseurs ». Pour enrayer ces passe-droits, le gouvernement ivoirien promet une plus grande transparence. « Nous sommes en train d’acquérir des outils pour moderniser l’attribution des permis », assure Ibrahima Coulibaly, directeur du développement minier. Pour l’ONG Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), la transparence doit aller jusqu’à la publication des contrats. À l’heure actuelle, le code minier garantit que les contrats restent confidentiels.

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