Zamane, un nouveau regard sur l’histoire du royaume

Le premier magazine du royaume à traiter de l’Histoire vient de paraître. Son objectif est d’initier les Marocains aux affaires du passé en sortant des sentiers battus de l’historiographie scolaire et officielle.

Couverture du n° 1 de Zamane, du mois de novembre 2010. © J.A.

Couverture du n° 1 de Zamane, du mois de novembre 2010. © J.A.

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Publié le 23 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Nouvel arrivé dans les kiosques marocains, Zamane (« le temps » en arabe) est un magazine entièrement dédié à l’histoire du Maroc. Son directeur de publication, Youssef Chmirou, s’est lancé dans un projet ambitieux : mettre à la disposition du grand public des articles pointus sur l’histoire, souvent méconnue, du royaume. Le résultat, c’est un mensuel de quatre-vingts pages, une maquette moderne et élégante, des articles de fond, des interviews et des petites brèves, illustrés par une riche iconographie. « Pour ce premier numéro, dont la une est consacrée à l’histoire des “fascistes” marocains, nous avons eu de très bons échos. Les lecteurs ont apprécié l’originalité des photos que nous avons publiées. Beaucoup viennent de collections privées ou d’archives constituées par des historiens », explique Souleiman Bencheikh, directeur de la rédaction.

Le magazine, qui est financé par Youssef Chmirou et par deux actionnaires privés (un architecte et un médecin), tire pour l’instant à 12 000 exemplaires. S’il connaît le succès escompté, il devrait être suivi d’une version en arabe. « Le défi du magazine, c’est de réussir l’équilibre entre érudition et savoir-faire », ajoute Souleiman Bencheikh. Journalistes et historiens travaillent main dans la main à l’élaboration des sujets et à la rédaction des articles afin d’être le plus didactiques possible. Le magazine veut surtout toucher les jeunes et offrir une autre vision de l’Histoire que celle « officielle » et souvent lénifiante des manuels scolaires.

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La naissance de ce mensuel vendu 25 dirhams (2,21 euros) est révélatrice de l’intérêt grandissant des Marocains pour l’histoire de leur pays, en particulier l’histoire contemporaine, longtemps censurée. Depuis une dizaine d’années, les derniers témoins vivants n’hésitent plus à s’exprimer dans la presse, et des hebdomadaires généralistes ont réalisé certaines de leurs meilleures ventes avec des numéros consacrés à des événements historiques. Avec l’Instance équité et réconciliation (IER), l’État a changé son rapport à l’Histoire et se tourne plus sereinement vers son passé, même le plus sombre. « Si l’histoire contemporaine est la plus brûlante, nous consacrerons aussi une grande place à l’Antiquité, à l’archéologie ou au Moyen Âge, qui a été pour nous un âge d’or », conclut Bencheikh.

Couverture du n° 1 de Zamane, dont la une est consacrée à l’histoire des « fascistes » marocains.

© J.A.

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