Viktor Bout extradé, les Russes furieux
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Tiraillée depuis plus de deux ans entre la Russie et les États-Unis, la Thaïlande a fini par trancher en faveur des seconds : le 16 novembre, elle a donné son feu vert à l’extradition de Viktor Bout (43 ans). Moins de trois heures plus tard, à l’aéroport de Bangkok, le trafiquant d’armes présumé embarquait à bord d’un avion américain. Destination : New York. Cet ancien officier de l’armée de l’air soviétique reconverti dans le transport aérien après la chute de l’URSS est accusé d’avoir utilisé sa flotte d’avions pour réaliser trente-huit livraisons d’armes au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Afrique (Sierra Leone, Liberia, Angola, Rwanda, Somalie et RD Congo)
Comme cela était prévisible, Moscou a fort mal réagi. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a dénoncé des pressions politiques « sans précédent » sur les autorités thaïlandaises, et promis que son pays continuerait de soutenir Bout « par tous les moyens ». Il faut dire que les usages en la matière ont été quelque peu malmenés. Il semble que les Thaïlandais n’aient même pas informé officiellement les Russes de leur décision d’extradition. Bien que cette dernière soit à présent impossible à contester, l’avocat de Bout persiste à la juger « illégale ». Détenu dans une prison de haute sécurité à Manhattan, le trafiquant présumé risque une peine de prison à perpétuité. Pour « terrorisme ».
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