À Tunis, les capital-investisseurs rêvent de réaliser l’union méditerranéenne
Pendant deux jours, le quatrième forum Euromed réunit plusieurs grands noms du capital-investissement à Tunis. En ces temps de crise économique au Nord et de besoin de capitaux au Sud, l’heure est à la coopération.
« Nous avons le capital humain, mais il nous manque le capital financier », a déclaré Jaloul Ayed en introduction du quatrième Euromed Capital Forum, organisé par l’association Euromed Capital. Soulignant la gravité du chômage des jeunes, tout particulièrement les jeunes diplômés – quelque 225 000 pour la seule Tunisie -, il a soutenu que l’investissement constituait « l’épine dorsale » du développement économique et la solution au chômage. Le message s’adressait à plus de 400 décideurs de 22 pays du bassin méditerranéen. Réunis à Tunis pendant deux jours, ces investisseurs internationaux, gestionnaires de fonds, mais aussi chefs d’entreprises et décideurs des secteurs public et privé, partagent leurs expériences et soutiennent la dynamique de l’investissement en fonds propres dans la région Euromed, tout particulièrement du côté sud de la Méditerranée.
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Passerelles
Le forum entend poursuivre plusieurs objectifs : il s’agit non seulement de rapprocher les différents acteurs du financement en fonds propres, mais aussi de créer des passerelles professionnelles dans l’ensemble du bassin méditerranéen, de favoriser la croissance des entreprises du secteur privé et la création d’emplois, d’accompagner le programme de privatisation des entreprises publiques et de participer ainsi au développement des marchés financiers des pays concernés.
Deux ans après les révolutions arabes, l’organisation d’un tel événnement à Tunis comporte aussi une forte dimension symbolique. Pour Dominique Nouvellet, président d’Euromed Capital, « le financement en fonds propres des PME des deux rives de la Méditerranée constitue un enjeu majeur pour le développement économique de ces régions et pour la création d’emploi. Le choix de Tunis (…) nous est apparu symbolique après les révolutions qui ont changé la donne dans plusieurs pays de la rive Sud ».
Relais de croissance
Mais le mouvement va dans les deux sens. Car pour les PME européennes, il s’agit aussi de trouver des relais de croissance au Sud alors que la croissance est atone sur leurs marchés domestiques. Comme l’a souligné Bertrand Rambaud, directeur général de Siparex, une société de gestion française, « il faut des relais de croissance pour les PME françaises ! ». Il a également appelé à améliorer la coopération entre les fonds du Nord et du Sud.
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