Affaire Omar Raddad : la thèse du sosie resurgit

Selon Bernard Naranjo, un détective privé engagé par le père d’Omar Raddad, le Marocain condamné à tort pour l’assassinat de son ex-employeuse, l’existence d’un sosie de l’infortuné jardinier n’a jamais été sérieusement prise en considération par les enquêteurs. Il affirme avoir donné à la justice des preuves de ses assertions.

Omar Raddad, en novembre 2002. © Jean-Paul Pélissier / Reuters

Omar Raddad, en novembre 2002. © Jean-Paul Pélissier / Reuters

4442hr_-592×296-1473248825

Publié le 23 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Décidément, l’affaire Raddad aura connu son lot de thèses farfelues. Dix-neuf ans après le meurtre de Ghislaine Marchal à Mougins (Alpes-Maritimes, France), et quatorze ans après qu’Omar Raddad, son jardinier marocain, condamné pour meurtre en 1994, a été gracié, ce feuilleton judiciaire connaît un nouveau rebondissement.

Au début de septembre, Bernard Naranjo, un détective privé, dépose au parquet de Grasse (Alpes-Maritimes) des documents et des photos qui attesteraient l’existence d’un sosie du jardinier dans l’entourage de la riche héritière. De même corpulence qu’Omar Raddad et coiffé comme lui, cet homme dont l’identité est tenue secrète n’aurait jamais été entendu par la police. Selon Naranjo, il aurait un lourd passé judiciaire. « La piste d’une possible confusion entre cet individu et Omar Raddad par la victime [qui aurait désigné son assassin par des inscriptions en lettres de sang, NDLR] doit absolument être explorée », a déclaré le détective au journal Le Parisien.

la suite après cette publicité

Bernard Naranjo travaille sur l’affaire depuis 1993. Il aurait été engagé par le père d’Omar Raddad, à qui il a juré de tout mettre en œuvre pour disculper son fils. Le détective, qui enquête depuis à titre gracieux, s’était fait connaître en 1995 en fournissant aux gendarmes l’arme du crime : un couteau de cuisine.

Raddad peu enthousiaste

La piste du sosie, qui pourrait innocenter Raddad, n’a pas suscité l’enthousiasme du jardinier, qui a pourtant déposé deux requêtes en révision de son procès, l’une en 2002 et l’autre en 2008. « M. Raddad ne veut pas faire accuser quelqu’un d’autre à sa place. Il veut être blanchi sur la base d’éléments sérieux et concrets, et non sur des élucubrations », explique Roger-Marc Moreau, un autre détective qui travaille, lui, avec Me Sylvie Noachovitch, l’actuelle avocate du Marocain.

Tous deux se battent pour que les deux ADN masculins retrouvés il y a dix ans dans la chaufferie où a été commis le meurtre soient comparés au fichier national automatisé des empreintes génétiques. « Nous sommes en discussion avec la chancellerie, qui nous demande de rester discrets pour le moment. Nous soupçonnons des personnes ayant un lourd casier judiciaire d’être les véritables meurtriers », ajoute Roger-Marc Moreau.

la suite après cette publicité

Depuis 1991, de nombreuses pistes ont été évoquées. On a (déjà !) parlé d’un sosie en 1994, puis, un an plus tard, des aveux qu’un prisonnier aurait faits à l’un de ses codétenus et même, en 2002, d’une hypothétique implication de membres de la secte de l’Ordre du temple solaire. Pas étonnant, dans ces conditions, que l’acteur Roschdy Zem ait eu envie de tourner un film sur cette affaire hors du commun. Omar m’a tuer devrait sortir sur les écrans au printemps 2011.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires