Chérif Rahmani : « Le climat de l’investissement en Algérie sera transformé »

En marge du premier Forum de partenariat franco-algérien organisé à Alger par Ubifrance, le ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Chérif Rahmani, a répondu à Jeune Afrique.

Chérif Rahmani, ministre algérien de l’Industrie © AFP

Chérif Rahmani, ministre algérien de l’Industrie © AFP

Publié le 30 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Un comité chargé d’améliorer la position de l’Algérie dans le classement Doing Business effectué par la Banque mondiale a été récemment instauré, pouvez-vous nous expliquer son rôle ?

Chérif Rahmani : La Banque mondiale établit son classement annuel Doing Business selon 11 ensembles d’indicateurs tels que la création d’entreprise, le transfert de propriété ou encore le commerce transfrontalier… Nous avons pris ces 11 éléments et nous avons identifié pour chacun d’eux les handicaps et les freins afin de rectifier la donne. Un comité d’experts algériens et étrangers est en train de travailler sur ces questions et nos réponses seront rendues publiques avant la fin du mois de juin. Ce choc de confiance espéré donnera un signal fort aux investisseurs et aux chefs d’entreprise.

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Mais concrètement comment cette future amélioration du climat des affaires va-t-elle s’appliquer sur le terrain?

Des actions immédiates, qui ne nécessitent pas de révisions lourdes et donc de passer par le parlement, vont être prises. Il s’agira notamment de faciliter les procédures pour créer une entreprise et accéder au foncier industriel, avec une amélioration des démarches administratives et une optimisation des circuits. Cela se traduira par un allègement des délais et des gains monétaires substantiels pour les entrepreneurs. Ensuite pour les mesures impliquant des modifications lourdes, une feuille de route claire et précise appuyée sur un agenda précis a été établie. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a fixé le cap et défini les objectifs. Il appartient à chaque membre du gouvernement de s’y conformer. Notre but est évidemment d’encourager le monde des affaires et de créer un véritable choc de confiance.

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Lors de votre discours d’ouverture du Forum de partenariat franco-algérien organisé par Ubifrance, vous avez évoqué un nouveau code des investissements, pouvez-vous nous en dire davantage ?

La création d’un climat incitatif pour l’entreprise passe par la liberté d’investir, une bonne lisibilité et une stabilité du cadre légal et institutionnel. Le but étant de donner des certitudes à nos partenaires. Dans les tous prochains jours, je vais présenter au gouvernement un nouveau code des investissements, destiné à épurer les imperfections et les tares de la réglementation actuelle. Une trentaine de textes de très haut calibre ont d’ores et déjà été élaborés. A ce stade, je ne peux pas encore divulguer de détails sur ce nouveau code, mais je peux vous assurer que le climat de l’investissement en Algérie sera transformé.

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Sur un tout autre sujet, des informations parues le 27 mai dans le quotidien El Watan annoncent une prise de contrôle imminente par l’Etat du complexe sidérurgique d’ArcelorMittal à Annaba. Confirmez-vous ces informations ?

Je sais tout ce qui s’écrit dans la presse, j’ai comme règle éthique le respect de la liberté de la presse. Toutefois, permettez-moi de vous donner quelques précisions : la filière de la sidérurgie est importante en Algérie, en raison de nos besoins, qui sont élevés par rapport à nos capacités de production. Notre avons donc la volonté de préserver la production nationale, de valoriser l’emploi, de réduire nos importations et dans le même élan exporter. Une règle guide notre démarche : protéger la production nationale.

Ce sont des indices vers une future nationalisation ?

Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je vous expliquais juste l’état d’esprit du gouvernement sur ce dossier stratégique. Les négociations sont d’ailleurs très avancées et proches de leurs fins. Je ne souhaite pas en dire davantage.

On entend beaucoup parler du Qatar, ces derniers temps, que pensez-vous de sa politique d’investissement agressive?

Selon moi, les qataris n’ont pas d’ambitions, ni de démarches spécifiquement agressives en Algérie. Les investissements étrangers sont bénéfiques quand ils viennent compléter les filières industrielles ou en créer de nouvelles, dans le but de valoriser et de localiser en Algérie de la valeur ajoutée, des créations d’emplois, tout en réduisant notre dépendance. Chaque pays a logiquement des ambitions de se positionner sur le plan international, en fonction de ses avantages compétitifs : notre économie est ouverte, elle n’est pas offerte.

 

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