Zéphirin Diabré : « D’abord, gagner des députés et des élus locaux »

À 51 ans, le président Afrique - Moyen-Orient d’Areva revient dans l’arène politique. Le parti qu’il a créé en mars ne présente pas de candidat à la présidentielle, mais il compte peser parmi les forces d’opposition.

Publié le 20 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Il était une fois le Burkina…
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Jeune Afrique : Pourquoi votre parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), ne présente pas de candidat à la présidentielle ?

Zéphirin Diabré : Nous avons estimé que c’est trop tôt. Certes, nous avons la sympathie de la population, mais ce n’est pas suffisant. Nous préférons d’abord gagner en nombre de députés et d’élus locaux. Pour la présidentielle, l’UPC apportera son soutien à tous ceux qui prônent l’alternance.

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Beaucoup estiment que cette élection est jouée d’avance… Est-ce votre sentiment ?

Certainement. Et pour une raison majeure : ceux qui se sont inscrits sur les listes électorales sont ceux qui soutiennent le camp présidentiel. Il y a 3,2 millions d’inscrits, il y aura peut-être 2 millions de votants, pour une population de 16 millions d’habitants… Le prochain président sera donc élu avec moins de voix que celui du Bénin, qui compte deux fois moins d’habitants. C’est un problème qui doit interpeller l’ensemble de la classe politique.

Est-ce la raison pour laquelle vous êtes revenu à la politique ?

Mais je n’ai jamais cessé d’être un politique burkinabè ! Le fait est que, parce que je me suis lancé dans une carrière internationale, les gens avaient l’impression que je ne faisais plus de politique. 

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Et que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes un « intellectuel » et n’avez « pas de base populaire » ?

À part le président Compaoré, aucun homme politique n’est connu dans les quarante-cinq provinces du Burkina Faso… Je n’ai pas ce complexe. Quand j’ai été élu député [en 1992 et 1997, NDLR], c’était bien par des électeurs.

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L’un des slogans de l’UPC est « faire la politique autrement ». Qu’entendez-vous par là ?

On n’est pas de ceux qui disent « tout va bien » ou « tout va mal ». Notre démarche se décline en trois points : améliorer ce qui est bien fait, corriger ce qui est mal fait, réaliser ce qui n’est pas encore fait. Nous n’avons pas d’appréciation totalement négative de l’action du gouvernement, qui, comme les précédents, a des actions positives.

Lesquelles ?

On ne peut pas faire une liste.

Et quelles sont les choses qui ne vont pas ?

Là, on peut faire une liste. L’accès des populations aux services de base, comme l’éducation, la santé, l’alimentation, ne s’améliore pas. En matière de gouvernance, des déficiences apparaissent jour après jour. Divers épisodes montrent que la patrie compte des hommes de moins en moins intègres. Enfin, la démocratie doit être plus républicaine et citoyenne. Peut-être faudrait-il rééquilibrer les pouvoirs, sans tomber dans un régime parlementaire.

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