Présidentielle : Bénéwendé Sankara, l’éternel opposant
Député, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS)
Il était une fois le Burkina…
Il l’a reconnu lui-même : il ne s’était pas présenté à cette présidentielle pour la gagner. « C’est joué d’avance », avait-t-il regretté. Mais Bénéwendé Stanislas Sankara tenait à jouer le jeu électoral. « Je veux être démocrate jusqu’au bout. Je ne pense pas que le boycott soit la solution, même s’il faudrait être naïf pour croire que Blaise, qui est arrivé par les armes, partira par les urnes. » Soutenu par une coalition de sept partis (Burkind lom), il tentait sa chance pour la deuxième fois. Son objectif a été de faire mieux que les 4,88 % de 2005 – il était alors arrivé en deuxième position – et conserver son statut de chef de file de l’opposition.
À 51 ans, Sankara est l’homme politique le plus en vue du pays après Compaoré. Simple militant au sein du Comité de défense de la révolution sous Thomas Sankara (avec lequel il n’a aucun lien de parenté), cet avocat né près de Yako, au nord de Ouagadougou, s’est fait un nom en défendant des dossiers brûlants dans les prétoires et en reprenant le flambeau du révolutionnaire assassiné. « Être sankariste, ce n’est pas porter un tee-shirt de Sankara, c’est avoir une vision fondée sur nous-mêmes », clame le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS), un parti qui compte quatre députés.
Malgré son statut d’éternel opposant à Compaoré, Sankara n’a jamais réussi à fédérer l’ensemble des sankaristes, divisés en une multitude de chapelles. Pas plus qu’il n’a su, ces dernières années, convaincre l’opposition de s’unir dans un front anti-Blaise auquel il ne croit pas lui-même. En tant que (très officiel) chef de file de l’opposition à l’Assemblée, il en a eu pourtant l’occasion.
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