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Publié le 16 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Il était une fois le Burkina…
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Il était une fois le Burkina…

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Décidément, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont du mal à se séparer ! Une semaine après les Burkinabè, les Ivoiriens ont rendez-vous avec les urnes pour élire leur futur président. Là s’arrête cependant le « copier-coller » entre deux pays qui jadis n’en faisaient qu’un. Alors que la plus grande incertitude, sur l’identité du vainqueur comme sur la capacité du vaincu à accepter sa défaite, plane sur les bords de la lagune Ébrié, la réélection dans un fauteuil de Blaise Compaoré, elle, ne fait aucun doute.

Début décembre, « Blaise » saura donc qui, de Laurent Gbagbo ou d’Alassane Ouattara, sera son interlocuteur pour les cinq prochaines années. Laurent, l’ancien ami et confident, qu’il a longtemps soutenu – y compris financièrement – quand Houphouët poursuivait l’opposant d’alors de son ire, avant que celui-ci ne devienne, une fois élu chef de l’État, son principal ennemi. Entre eux, la raison semble aujourd’hui l’avoir emporté sur la passion. En revanche, avec Alassane, source supposée de la « crise conjugale », pas de courant alternatif : leur relation est un long fleuve tranquille, sans gué ni méandres. Avec « ADO » installé au palais présidentiel de Yamoussoukro, l’avenir des relations entre deux pays si proches et si interdépendants s’annonce radieux.

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2015 ?

Au-delà de cet horizon régional pour l’instant flou (d’autant que trois autres voisins sur les cinq – le Mali, le Niger et le Bénin – vont également connaître une élection présidentielle dans les mois à venir), les Burkinabè – et Blaise Compaoré en particulier – devront répondre à une autre interrogation : que se passera-t-il en 2015, terme supposé, car fixé par la Constitution, de sa présidence ?

Certes, Blaise n’aura que 64 ans en 2015. Il aura alors dirigé pendant vingt-huit ans le Burkina Faso, qu’il aura marqué de son empreinte, façonné à sa guise et élevé au rang de pays qui compte. Beaucoup plus que les atouts de son sous-sol ou sa situation géographique ne le laissaient présager.

Dans ce genre de circonstances, l’entourage des chefs joue, le plus souvent, un rôle néfaste. Pour conserver leurs privilèges, conseillers, ministres et autres thuriféraires ne manqueront pas, comme c’est souvent le cas sous d’autres cieux africains, de persuader le « patron », mais aussi ses concitoyens, que le pays a encore besoin de lui. Argument spécieux s’il en est: comment expliquer, compte tenu d’une telle longévité au pouvoir, que le Burkina en soit encore à dépendre d’un seul homme, si providentiel soit-il ? Ne serait-ce pas, au final, plutôt un constat d’échec ?

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