Nicole Bricq : « Il est banal d’avoir des contentieux commerciaux »
La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a prononcé à Alger le 28 mai le discours d’ouverture du premier Forum de partenariat franco-algérien organisé par Ubifrance. Pour Jeune Afrique, elle fait un point sur l’évolution des relations commerciales entre les deux pays.
![Selon Nicole Bricq, la France a une carte à jouer dans l’agroalimentaire, particulièrement en amont de la chaîne de production. © Georges Gobet/ AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/05/29/Nicole-Bricq_AFP.jpg)
Selon Nicole Bricq, la France a une carte à jouer dans l’agroalimentaire, particulièrement en amont de la chaîne de production. © Georges Gobet/ AFP
La journée du mardi 28 mai a été un véritable marathon pour la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq. Elle a atterri à Alger pour la troisième fois depuis septembre 2012, par le premier vol de la matinée pour se diriger vers l’hôtel El Aurassi afin de prononcer le discours d’ouverture au premier Forum de partenariat franco-algérien organisé par Ubifrance. Elle a ensuite enchaîné les rendez-vous avec plusieurs membres du gouvernement algérien, dont le premier ministre Abdelmalek Sellal. Avant de visiter la foire nationale d’Alger, puis de rejoindre Oran – deuxième ville du pays – pour se rendre au salon Pollutec mercredi 29 mai, la ministre a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Pendant longtemps, les groupes de BTP français ne prenaient même pas la peine de répondre aux appels d’offre du gouvernement algérien pour les constructions de logements. Pourquoi ? Êtes-vous pour quelques choses dans le revirement de tendance observé ?
Nicole Bricq : Elles devaient certainement estimer qu’elles n’avaient pas leur place en Algérie. Le message que j’ai fait passer aux entreprises concernées est qu’il était dommage de rater des opportunités d’affaires avec la multitude des projets dans le pays. Aujourd’hui, quatre sociétés françaises dont Bouygues et Vinci ont été retenues et vont répondre à un cahier des charges stricte pour remporter les contrat de construction concernés. Ce seront à elles d’étudier leurs coûts et de faire leurs arbitrages économiques, en fonction de la concurrence.
Par le passé, de nombreux contentieux commerciaux ont eu lieu avec l’Algérie, mais visiblement cela ne vous fait pas peur ?
Le dynamisme de Jean-Pierre Rafarin (l’ancien premier ministre joue le rôle d’envoyé spécial du président pour les relations économiques avec l’Algérie, ndlr) a permis d’en régler une grande partie. J’ai fait ma petite liste des contentieux commerciaux encore existants entre nos deux pays. Il doit y en avoir six ou sept plus ou moins importants. Quand nous en parlons avec les autorités concernées, cela permet de les régler. Il faut toutefois préciser qu’il est tout à fait normal, voire banale d’avoir des contentieux, lorsque nous faisons du commerce. C’est beaucoup plus surprenant de ne pas en avoir.
Lors de votre rencontre de travail avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, celui-ci vous a demandé des réalisations concrètes d’ici à la fin de l’année. Pourquoi ce calendrier ? Quels sont les secteurs concernés
Une rencontre de haut niveau qui implique les Premiers ministres doit avoir lieu en novembre ou en décembre prochain. Elle devrait se dérouler à Paris pour respecter l’alternance. Concernant la deuxième partie de votre question, les besoins exprimés par le Premier ministre algérien sont diverses. Il y a un besoin urgent dans les hôpitaux et leurs méthodes d’exploitation. L’habitat et les infrastructures sont également des secteurs susceptibles de recourir à notre expertise. Nous avons également une carte à jouer dans l’agroalimentaire, particulièrement en amont de la chaîne de production, tout comme dans le développement des marchés de gros, qui sont amenés à se développer en Algérie.
Vous avez signé la création d’un comité mixte économique franco-algérien (Comefa) au cours de ce déplacement. A quoi servira cette structure ?
Sa création intervient en droite ligne de la déclaration d’Alger signée par les deux Présidents en décembre dernier. C’est une instance d’État à État qui a pour objectif de faire le point sur le commerce et les partenariats entre nos deux pays. Les équipes techniques se réuniront au moins une fois par an pour identifier les avancées et les blocages existants. Nous avons déjà mis en place ce type de comité avec d’autres pays. Il était donc anormal de ne pas en avoir avec un partenaire comme l’Algérie, alors que nos relations sont normalisées.
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