Une fidèle à Santa Cruz

Proche de José Luis Zapatero, l’ex-ministre de la Santé remplace Miguel Ángel Moratinos à la tête de la diplomatie.

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Publié le 16 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le 21 octobre, au palais de Santa Cruz, à Madrid, Miguel Ángel Moratinos, qui dirigeait la diplomatie espagnole depuis six ans, a versé quelques larmes lors de la cérémonie de passation des pouvoirs. Son successeur se nomme Trinidad Jiménez (48 ans), figure montante du Parti socialiste, ancienne ministre de la Santé et ancienne secrétaire d’État pour l’Amérique latine (2006-2009). Souriante et sûre d’elle-même, celle-ci est-elle pour autant légitime ? « Ce n’est pas une diplomate et elle n’a ni les mêmes compétences ni les mêmes réseaux que Moratinos », estime Ignacio Cembrero, du quotidien El País.

À Madrid, on murmure qu’elle doit surtout sa promotion à son indéfectible fidélité au président du gouvernement. « Zapatero m’a dit que s’il m’a nommée à ce poste c’est qu’il est sûr que je vais faire de grandes choses. En politique, la loyauté est une valeur fondamentale », réplique l’intéressée. « Jiménez est une femme sympathique, dynamique et qui sait s’entourer », poursuit Cembrero. Proche des milieux d’affaires, elle s’efforcera de renforcer les liens économiques avec les pays émergents, en Amérique latine et en Afrique. Pour le reste, sa politique devrait se situer dans le droit fil de celle de Moratinos.

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Vacances à Asilah

En tout cas, les Marocains, qui entretiennent avec leurs voisins du Nord des relations souvent passionnelles, l’espèrent. « Contrairement à Moratinos, commente un diplomate, Jiménez n’est pas une spécialiste du monde arabe et compte peu d’amis dans la région. On sait seulement qu’elle passe souvent ses vacances dans la région d’Asilah… » Le 27 octobre, la nouvelle chef de la diplomatie s’est dite déterminée à renforcer les relations avec le royaume chérifien, qu’aucun malentendu ne doit plus contrarier. Elle avait prévu de faire sa première visite officielle à Rabat, mais c’est finalement Taïeb Fassi Fihri, son alter ego marocain, qui s’est rendu à Madrid, le 3 novembre, pour évoquer quelques dossiers chauds : Ceuta et Melilla, conflit du Sahara…

À dix-huit mois des législatives, Jiménez doit se montrer prudente vis-à-vis d’une opinion majoritairement favorable au Polisario. Déjà critiquée par l’opposition en raison de prises de position jugées promarocaines, elle ne peut prendre le risque de s’aliéner une partie de l’électorat. Pour l’heure, elle va devoir travailler à la recherche d’une « solution réaliste » dans le dossier du Sahara, sans heurter l’Algérie. Et là, la loyauté ne suffira pas.

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