À chaque cible son terminal
Riches, businessmen, classes moyennes, hommes ou femmes… Tous ne visent pas les mêmes produits. Le prix, mais aussi la flexibilité d’utilisation et les services associés jouent sur le choix final de chaque consommateur.
Télécoms : la course à la 3G
Quel est l’ultime secret du succès d’un modèle de téléphone mobile en Afrique subsaharienne ? À Dakar, Douala ou Abidjan, les distributeurs locaux sont formels : les « coups de cœur » et les choix des consommateurs divergent de plus en plus, selon leurs motivations et leurs moyens. Ainsi, la clientèle huppée et chic réagit principalement à la nouveauté. Elle choisit les modèles dernier cri ou ceux qui lui semblent prestigieux. « Pour cette catégorie de clients, le mobile n’est pas choisi pour ses fonctionnalités, mais comme un symbole qui sert à en imposer, à se distinguer », explique un grossiste d’Abidjan spécialisé dans les téléphones haut de gamme.
Il croule sous les commandes du modèle BlackBerry Torch, qui coûte 500 000 F CFA (environ 760 euros) sur le marché officiel et 400 000 F CFA sur le marché « gris » – où sont vendus les modèles « désimlockés » importés d’Occident de manière informelle. « Les clients qui avaient craqué pour le BlackBerry Bold viennent me voir pour se procurer le Torch. Tout simplement parce qu’il vient de sortir », explique-t-il.
La clientèle huppée ne jure déjà que par le Blackberry Torch.
© D.R.
Alors qu’il n’est officiellement mis sur le marché par aucun opérateur en Côte d’Ivoire, l’iPhone 4 (630 000 F CFA sur le marché officiel, environ 500 000 F CFA sur le marché « gris ») suscite déjà l’engouement, même si certains déplorent des bugs et des défauts de fabrication. « La force de la marque Apple joue indéniablement. Généralement, les femmes préfèrent l’iPhone pour son confort de navigation et parce qu’il est tactile », explique un vendeur.
Iphone menacé
Moins snob et plus jeune, la clientèle « branchée », qui compte en son sein quelques geeks (passionnés d’informatique et de développement web), est plus regardante sur les fonctionnalités des différents terminaux. Mohamed, consultant ivoirien, préfère le Nokia N8, notamment pour son avance en matière de multimédia. « Ses capacités photo et vidéo me permettent de ne pas être obligé de trimbaler un appareil photo. En plus, la connectivité est parfaite. La synchronisation avec mon ordinateur portable aussi », explique-t-il. Dans ce segment de marché, la richesse en termes d’applications est un argument déterminant.
Forcément, l’iPhone tire son épingle du jeu. Mais il est de plus en plus menacé, notamment parce qu’il est impossible, dans de nombreux pays africains, de s’inscrire et de payer sur iTunes. « Je pense que les gens vont apprendre à connaître et à aimer les téléphones qui tournent sous Android, où l’on peut télécharger sans problème et gratuitement de plus en plus d’applications », affirme le blogueur Israël Yoroba. Dans cette catégorie, on peut citer le Sony Ericsson Xperia X10 (qui revient à 460 000 F CFA), déjà très prisé. Les téléphones tournant sous Windows Mobile – dont les applications sont aisées à télécharger depuis l’Afrique – ont eux aussi le vent en poupe. Parmi eux, le HTC HD2 (550 000 F CFA) et le Samsung Omnia II (369 000 F CFA).
Bon marché mais moderne, le smartphone ZTE X760 séduit d’abord les petits budgets.
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Il reste que les téléphones low cost continuent d’être les plus achetés dans un marché de masse dominé par les classes moyennes et défavorisées. Après le succès des téléphones fabriqués par le constructeur chinois ZTE (qui a réussi à faire descendre les prix en dessous de la barre des 15 000 F CFA), Nokia s’est aligné en mettant sur le marché africain des modèles équivalents, qui s’achètent comme des petits pains : le Nokia 1202 (13 000 F CFA), et le Nokia 1280 (15 000 F CFA).
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